S'il y avait un séisme demain, la plupart des hôpitaux valaisans ne seraient pas conformes aux normes les plus récentes, a-t-on appris via la RTS. Soyons clairs: cela ne veut pas pour autant dire qu'ils s'effondreraient à la moindre secousse, loin de là. Mais cela pourrait poser problème.
Car le canton alpin est statistiquement le plus à risque de subir un séisme d'une magnitude dépassant 6 sur l'échelle de Richter. «C’est le canton où il y a le plus d’activité sismique enregistrée, vulgarise Blaise Duvernay, responsable séisme à l'Office fédéral de l'environnement (OFEV). En Suisse, c'est aussi là qu'il y a eu le plus grand nombre de séismes historiques avec dégâts répertoriés.» Cela se produit en moyenne tous les 100 ans en Valais, et le dernier gros tremblement avait eu lieu en 1946.
Des normes de sécurité vite obsolètes
Pascal Bruchez, chef des projets stratégiques à l'Hôpital du Valais, estime qu'il serait faux d'affirmer que les bâtiments que l’hôpital utilise ne sont pas aux normes. «Il est important de voir l’évolution des normes dans ce domaine, précise l'architecte. Pour tout ce que nous construisons ou rénovons, nous nous basons sur les normes au moment où nous le faisons. Mais celles-ci seront peut-être obsolètes dans cinq ans.»
Il doit désormais travailler en prenant en compte la dernière norme SIA prescrite en 2020. «La norme prévoit une résistance aux tremblement de terre de magnitude 6,5 avec un épicentre situé en dessous de l’ouvrage. Les extensions en cours des hôpitaux de Sion et Brig sont réalisées sur la base de cette norme.»
«Dans les soins, on manque d'argent»
Pour l'ingénieur civil Blaise Duvernay, «la dernière modification des normes de la SIA en matière de sécurité sismique en 2020 n’a pas amené de changements si importants que cela, par rapport à la génération précédente de 2003.» Il est conscient du coût des travaux, mais la nature des bâtiments concernés a son importance: «Pour des bâtiments hospitaliers, cet investissement est souvent justifiable en regard de la réduction du risque que cela apporte.»
L'Hôpital du Valais s'est adressé au Canton pour pallier les coûts des rénovations. «Dans les soins, il y a un manque flagrant de financement dans plusieurs domaines, souligne Pascal Bruchez. La guerre en Ukraine a engendré des augmentations aux coûts des rénovations. Et il faudrait 21 millions pour mettre aux normes une grande partie des infrastructures, d’où la demande au Canton.»
Qui paiera l'addition?
Car le problème avant tout, c'est une histoire de gros sous. L'Hôpital du Valais et le Canton se renvoient la responsabilité, quant à qui devait sortir le portemonnaie, détaille la RTS. Le Valais est propriétaire des murs et devrait donc payer, selon l'Hôpital. Ce dernier prend en compte les rénovations dans son budget, d'après l'État.
Et le litige devient politique. C'est la commission de la santé du Grand Conseil qui devrait statuer sur le désaccord lors de sa prochaine session.