Le football junior vaudois n'est pas sorti de la tourmente. Alors qu'un père sorti de ses gonds agressait un arbitre mineur, le 16 mars dans la Broye, c'est dans la région morgienne qu'un nouveau drame se joue. Le dirigeant d'un club a envoyé des messages et des photos à caractère sexuel à un joueur de 16 ans, révèle «24 heures».
Dimanche 17 mars, l'homme a été arrêté. «Le dirigeant a été entendu le même jour par la police, puis laissé aller à l’issue de son audition après avoir pris l’engagement de ne plus avoir de contact avec l’enfant pendant la durée de l’enquête», confirme à Blick Eric Kaltenrieder, procureur général du canton de Vaud.
L'entraîneur choqué
Rembobinons le contexte de son arrestation. Vendredi 15 mars, l'équipe de juniors s'entraîne comme à son habitude. L'entraîneur découvre, choqué, qu'un joueur de 16 ans reçoit des photos compromettantes du dirigeant du club, visiblement bien connu, rapporte «24 heures».
L'entraîneur rapporte les faits au comité. Le groupement junior, qui compte plusieurs équipes, a dénoncé ce dirigeant. Il réfléchit à ce que les matches qui se jouent sur les terrains supervisés par l'homme incriminé soient rapatriés sur d'autres pelouses. Des séances sont aussi organisées avec les parents pour expliquer la situation.
Une amende, car le joueur avait 16 ans
Le dirigeant a notamment été entendu sur l’échange de contenus à caractère sexuel par messagerie électronique qu'il a eu avec le jeune joueur. Il pourrait être puni d'une amende, puisque le junior est âgé de 16 ans révolus.
Un député au Grand Conseil vaudois, membre de l'Union démocratique du centre (UDC), va déposer un postulat à la suite de ces révélations. Nicola Di Giulio va demander au Conseil d'État que les dirigeants sportifs amateurs soient surveillés plus strictement. Leurs antécédents devraient être vérifiés, estime l'élu. Les dirigeants devraient aussi suivre des formations sur l'éthique et la protection des mineurs. Des canaux sécurisés devraient voir le jour pour signaler ce genre de comportements.
