La réalité virtuelle pourrait vous sauver la vie. Des chercheurs du CHUV et de l'Université de Genève (UNIGE) indiquent ce jeudi 14 août avoir découvert que la vue d'une personne malade – même virtuelle – déclenche nos défenses immunitaires. Et ce, même si nous sommes en bonne santé. En d'autres termes, notre cerveau anticipe la menace infectieuse rien qu'en la voyant et active ses défenses, même si cette menace est fictive.
La recherche menée par la Doctoresse de l'UNIGE Sara Trabanelli et le Docteur du CHUV et de l'UNIL Michel Akselrod a été publiée dans «Nature Neuroscience» le 28 juillet dernier. Environ 250 participants ont regardé des visages d'avatars malades grâce à la réalité virtuelle. Pour rappel, cette technologie plonge le participant dans un environnement numérique immersif grâce à un casque, lui permettant d’interagir avec un monde simulé en 3D comme s’il était réel.
Comprendre l'effet placebo
Pendant l'expérience, certains visages portaient des signes d'infection, d'autres étaient neutres et d'autres semblaient effrayés. Les réactions des participants ont été mesurées par IRM pour suivre leur imagerie cérébrale, avec des électroencéphalogrammes (EEG) pour noter l'activité électrique du cerveau et des analyses sanguines.
Cette étude révèle «un nouveau canal de communication entre le cerveau et le système immunitaire», dans lequel la simple anticipation mentale d'une infection suffit pour mobiliser nos défenses, comme si elle était réelle. De quoi, selon les institutions romandes, ouvrir «de nouvelles pistes thérapeutiques». Par exemple pour stimuler ou inhiber la réponse immunitaire, comprendre les effets placebo ou encore désensibiliser les personnes allergiques.