Vives réactions chez les députés de gauche
Les députés vaudois ne veulent pas de moratoire sur le 30 km/h

Le Grand Conseil vaudois ne veut pas de moratoire sur l'instauration de nouvelles zones 30 km/h dans le canton. Il a refusé mardi une motion de la droite qui demandait de «temporiser» en attendant des éclaircissements au niveau fédéral.
Publié: 14:06 heures
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Dernière mise à jour: 14:14 heures
Cette proposition s'est heurtée à de vives réactions à gauche, mais aussi chez les Vert'libéraux et même chez certains PLR.
Photo: KEYSTONE
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ATS Agence télégraphique suisse

Le Grand Conseil vaudois a rejeté mardi une motion de la droite demandant un moratoire sur les nouvelles zones 30 km/h, insistant pour ne pas attendre d’éventuels éclaircissements au niveau fédéral. Auteur de la motion vaudoise, le PLR Alexandre Berthoud s'est appuyé sur une autre motion, fédérale celle-ci, déposée par Peter Schilliger (PLR/LU) et adoptée par les Chambres fédérales. 

Ce texte demande notamment que pour les routes dites «à orientation trafic» à l'intérieur des localités, la vitesse soit maintenue à 50 km/h. La vitesse pourrait toujours être réduite pour les routes desservant les zones résidentielles.

Le Conseil fédéral n'a pas encore traité cette motion et, en attendant, Alexandre Berthoud aurait souhaité un moratoire pour les demandes de nouvelles zones 30 en terre vaudoise. Allant dans le même sens, quelques députés PLR et UDC ont relevé qu'il serait «bon d'attendre» et de «ne pas foncer tête baissée vers un 30 km/h généralisé». Ils ont argumenté qu'un recours accru au 30 km/h posait des problèmes de «fluidité» et de «hiérarchisation» du réseau routier. Les difficultés rencontrées par les feux bleus ont aussi été avancées pour critiquer de telles limitations.

Autonomie communale

Cette proposition de moratoire s'est heurtée à de vives réactions chez les députés de gauche, mais aussi chez les Vert'libéraux et même chez certains PLR. Ils ont été plusieurs à souligner que ce moratoire constituait une atteinte à l'autonomie communale. Et d'expliquer que ce sont les communes, et non pas le Canton, qui connaissent mieux les besoins de leurs citoyens.

Les opposants au moratoire ont aussi été nombreux, chiffres à l'appui, à vanter les mérites du 30 km/h en matière de réduction du bruit, de sécurité et de pollution. Cette mesure est «proportionnée», «peu coûteuse», «facile à mettre en oeuvre». Elle répond aussi à une «forte demande» de la population «au-delà des clivages gauche-droite», ont affirmé plusieurs élus. Ils ont aussi signalé que la décision d'une commune d'instaurer un 30 km/h n'était «pas prise à la légère, mais intervenait après des expertises détaillées».

La conseillère d'Etat Nuria Gorrite s'est, elle aussi, opposée à cette motion. Selon elle, un tel moratoire se heurterait à des recours et à «de longues procédures judiciaires». Il entraverait également la liberté communale et les buts poursuivis par le Canton pour diminuer le bruit routier, limiter les accidents et réduire la pollution. Au vote, la demande de moratoire a été refusée par 74 députés, alors qu'ils ont été 52 à la soutenir et 10 à s'abstenir.

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