Un audit avant les élections
Le ministre jurassien Martial Courtet accusé de management trop brusque

Après des départs et des critiques sur son management jugé autoritaire, le ministre jurassien de la Formation, de la Culture et des Sports, Martial Courtet (Le Centre), fait l'objet d'un audit. Les résultats sont prévus pour fin août, avant les élections cantonales.
Publié: 16.05.2025 à 12:59 heures
Dans le Jura, une enquête attribue les départs au sein du département du ministre Martial Courtet (Le Centre) à son autoritarisme.
Photo: Keystone

«Je suis parti à cause d'un seul homme», pointe un collaborateur anonyme dans l'enquête de la radio locale RJB du 8 mai dernier. Le Gouvernement jurassien va lancer un audit au sein du Département de la formation, de la culture et des sports (DFCS). Le but? Analyser son fonctionnement et en particulier le management du ministre Martial Courtet (Le Centre), jugé autoritaire.

La décision du Gouvernement a été prise «en plein accord avec le ministre Martial Courtet qui lui-même avait proposé qu’une telle analyse soit menée», a indiqué l'Exécutif. Piloté par les autorités cantonales, l'audit sera conduit par un mandataire externe au Jura, pour des résultats espérés au plus tard à la fin du mois d’août – afin de pouvoir les communiquer avant les élections cantonales, prévue pour octobre.

Démissions, malaise et «terreur»

Tout est parti d'une question écrite de la députée verte Pauline Godat, qui a interrogé le Gouvernement sur les départs intervenus ces dernières années au sein du DFCS. Dans une longue enquête parue jeudi dernier, RFJ a donné la parole à de nombreux anciens et actuels collaborateurs du Département, qui ont mis en cause le style managérial du ministre.

Deux chefs du Service de la formation postobligatoire, Jean-Pascal Lüthi et Manuel Donzé, ont démissionné ces trois dernières années. En mars, c’est Jackie Vorpe, déléguée intercantonale à la formation, qui a jeté l'éponge après un an et demi de fonction, a notamment relevé RFJ.

«Pression permanente», ministre qui «se focalise sur son image», «terreur sur les gens complètement aberrante», collaborateur «mal à l'aise» ou enseignant ne se sentant «pas en sécurité»: les personnes interrogées n'ont pas été tendres avec l'élu du Centre. Mardi, le «Quotidien jurassien» a ajouté cinq témoignages à visage découvert.

Exigeance et dureté reconnues

La radio locale a également fait réagir Martial Courtet à ces allégations. «Mon travail est d'être exigeant avec moi-même, et je le suis aussi avec les autres», a-t-il déclaré. «Je demande à mes équipes d'être orientées résultats, et quand les personnes ne le sont pas, je pense que c'est mieux qu'elles partent.»

Il reconnait que son management a pu user certains collaborateurs. Mais il a aussi remercié «tous les autres que vous ne citez pas et qui font un excellent travail». Il évoque aussi n'avoir à aucun moment reçu de demande d’entretien venant du Groupe de confiance de l’Etat.

De quoi peser sur une campagne électorale qui s'annonçait presque sans histoire pour Le Centre Jura. Lundi, le parti a annoncé réitérer sa confiance envers Martial Courtet. Ce dernier a assuré à son parti qu'il allait «prendre les mesures nécessaires pour faire toute la lumière» sur la situation au sein du DFCS et «être transparent». Par la même occasion, le parti a regretté que les témoignages «interviennent par le biais des médias et de manière anonyme».

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