Les systèmes de régulation du sommeil et de l'éveil sont souvent intacts chez les personnes atteintes de trouble de l'insomnie, selon une étude menée par des scientifiques genevois et bernois. Cette recherche confirme que les insomniaques peuvent apprendre à améliorer leurs problèmes de sommeil par thérapie cognitivo-comportementale.
Cette étude publiée dans Scientific Reports a été réalisée par les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), l'Université de Genève et les Services psychiatriques universitaires de Berne au sein de l’Université de Berne, indiquent jeudi ces institutions dans un communiqué commun. La recherche a porté sur 30 personnes saines et 30 patients souffrant d'insomnie.
Ces troubles touchent environ 5 à 10% de la population adulte. Etonnamment, malgré une plainte subjective de mauvaise qualité ou de durée insuffisante du sommeil, les mesures objectives ne révèlent souvent pas d’altérations du sommeil pertinentes, soulignent les auteurs de la recherche.
Mécanismes émotionnels
L’objectif de l'étude était de provoquer des réveils délibérés en série et de les étudier dans un laboratoire du sommeil. Bien que les patients insomniaques aient souffert subjectivement d’un mauvais sommeil pendant de nombreuses années, les paramètres objectifs et leur perception du sommeil et de l'éveil n’ont pas différé de manière significative de ceux des participants en bonne santé.
Ces résultats consolident des études selon lesquelles la régulation du sommeil et de l'éveil serait souvent intacte chez les personnes atteintes de troubles de l’insomnie. Leurs plaintes semblent plutôt se développer sous l'effet de mécanismes cognitifs, émotionnels et comportementaux persistants.
Ces résultats ont des implications potentielles sur les concepts mêmes de l'insomnie et de la régulation du sommeil et de l'éveil, ainsi que sur les développements en matière de traitement. De nombreux patients, après exclusion de troubles organiques spécifiques du sommeil ou d'autres troubles, peuvent ainsi apprendre à améliorer leurs problèmes de sommeil grâce à la thérapie cognitivo-comportementale pour l'insomnie.