«Non, les agents de police ne sont pas des Robocop»
Le Grand Conseil veut des pistes d'amélioration pour la police vaudoise

L'organisation de la police dans le canton de Vaud doit être repensée. C'est l'avis du Grand Conseil qui a soutenu mardi un postulat demandant au Conseil d'Etat d'analyser la situation actuelle et de proposer des pistes d'amélioration.
Publié: 11.02.2025 à 13:25 heures
Il est «important d'avoir une vision coordonnée de gouvernance», a relevé Romain Belotti (UDC). (Image prétexte)
Photo: KEYSTONE
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ATS Agence télégraphique suisse

Un postulat de l'Union démocratique du centre (UDC) Romain Belotti demandait initialement de relancer l'idée d'une police unique, projet qui avait été écarté par le peuple fin 2009 (initiative d'Artagnan). Les députés ont toutefois estimé que ce postulat était trop limité, et qu'il fallait laisser au Conseil d'Etat la possibilité d'étudier plusieurs pistes. Alors que Vaud compte une police cantonale et neuf corps de polices régionales, il est «important d'avoir une vision coordonnée de gouvernance et une standardisation des procédures d'intervention», a relevé Romain Belotti.

Il a toutefois reconnu que la police unique n'était peut-être pas la seule solution et qu'il fallait laisser «toute la latitude au Conseil d'Etat d'étudier toutes les possibilités» pour améliorer le système actuel. Plusieurs députés ont ajouté que si le système actuel fonctionnait, il était effectivement intéressant «d'ouvrir des champs de réflexions» pour imaginer à «la police de demain» pour répondre à la criminalité et la hausse démographique du canton. 

Citant la commandante de la police cantonale Sylvie Bula, le conseiller d'Etat Vassilis Venizelos a reconnu que «le statu quo n'était pas une option» et que le système actuel devait être analysé, notamment sur le fait que le canton compte autant de polices différentes sur son territoire. Le ministre s'est réjoui de ce «postulat oecuménique» qui permet d'éviter de se concentrer uniquement sur «la question très sensible» de la police unique. Au vote, l'ensemble du Grand Conseil - moins une abstention - a renvoyé le postulat au Conseil d'Etat.

Motion EP classée

Dans la foulée et toujours sur la thématique de la police, les parlementaires ont clairement refusé d'inscrire spécifiquement le respect des droits fondamentaux dans la loi sur la police. La motion de la gauche radicale a été jugée inutile et redondante avec les Constitutions vaudoises et helvétiques, qui stipulent déjà dans le marbre ces principes. Elle a été classée par 79 voix contre 47 non et neuf abstentions.

Uniquement soutenue par la gauche, la motion de la députée EP Mathilde Marendaz a été vivement critiquée par la droite de l'hémicycle, y compris les Vert'libéraux. Son représentant Jacques-André Haury a même dénoncé «l'acharnement de Mme Marendaz à attaquer la police et à la discréditer». Du côté du Parti libéral-radical (PLR), on a critiqué une «gesticulation politique qui sous-entend que la police ne respecte pas les droits fondamentaux». 

«
Non, les agents de police ne sont pas des Robocop et des brutes épaisses
Vassilis Venizelos, conseiller d'Etat
»

L'UDC estime que justement, il n'y a pas de carences majeures à ce niveau au sein de la police vaudoise. A gauche, on a défendu une inscription symbolique et un message clair. Mathilde Marendaz a défendu sa motion en rappelant que Vaud s'alignerait ainsi à d'autres cantons, dont Genève. Elle a aussi relevé que les pratiques policières avaient été épinglées par plusieurs rapports d'ONG et de commission onusienne.

Le conseiller d'Etat Vassilis Venizelos s'est dit «inquiet mais pas surpris que le débat dérape». Il a surtout insisté sur la redondance de la motion avec la Constitution et défendu le travail de la police: «Non, les agents de police ne sont pas des Robocop et des brutes épaisses (...) Ils ont une formation de base sur les droits de l'homme, l'éthique professionnelle et la proportionnalité de la force», a-t-il dit.

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