«Mon corps, mon choix! Tu ne touches pas à mes droits!» Répondant à l'appel de la plateforme Renversé, près de 80 personnes se sont réunies samedi matin devant la gare Cornavin afin d'organiser une contre-manifestation en faveur du droit à l’avortement, bien que celle-ci n’ait pas été autorisée par les autorités.
En face, une quarantaine de participants à une «prière publique» organisée par l’association Perspective catholique. «Pilule abortive: premier pesticide anti-humain», ou encore «Respect de la vie dès la conception», pouvait-on lire sur leurs pancartes.
D'après un article du «Courrier» publié ce dimanche 4 mai, l'association conservatrice considère l'avortement comme un «massacre silencieux». Elle invoque à cet effet une version ancienne du Serment de Genève, rédigé en 1948, qui prônait un «respect absolu de la vie humaine dès la conception», même si cette formule a été modifiée en 1983, puis supprimée.
«C’est une provocation violente»
Entre les deux groupes, un cordon de policiers en tenue anti-émeute. Les forces de l’ordre ont demandé à plusieurs reprises aux défenseurs du droit à l'avortement de se disperser, sans succès.
«J’ai participé aux mobilisations dans les années 70, déclare Françoise Nyffeler, engagée au sein de la Grève féministe Genève. Quand on s’est battues pendant des années pour obtenir le droit à l’avortement, vouloir le supprimer, c’est une provocation violente.» A ses yeux, une vague réactionnaire venue des Etats-Unis est en train de gagner l'Europe, Suisse comprise. A la fin de la journée, aucun débordement ne s'était produit entre les deux groupes.