Manifestation à Pully
La colère des salariés français de Tetra Pak franchit la frontière

Le conflit social lié à la possible fermeture de l’usine Tetra Pak de Longvic, près de Dijon, a franchi la frontière vendredi. Environ 150 employés ont manifesté entre Lausanne et Pully, où se trouve le siège de la multinationale helvético-suédoise.
Publié: 11.04.2025 à 13:48 heures
Environ 150 employés de Tetra Pak ont manifesté vendredi devant le siège de Tetra Pak à Pully.
Photo: JEAN-CHRISTOPHE BOTT
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ATS Agence télégraphique suisse

Le conflit social autour de la possible fermeture de l'usine française Tetra Pak de Longvic, près de Dijon, s'est délocalisé vendredi en terre vaudoise. Quelque 150 employés ont manifesté entre Lausanne et Pully, siège de la multinationale helvético-suédoise.

Le géant de l'emballage a annoncé en janvier son intention de fermer cette usine, fondée en 1971. Justifié par une baisse des volumes de production et une hausse des coûts, le projet de fermeture, s'il se confirme, laisserait 207 salariés sur le carreau.

Plusieurs manifestations

Le déplacement de vendredi a été initié par plusieurs syndicats français, en collaboration avec leurs homologues suisses d'Unia. Trois cars ont notamment relié Dijon à Lausanne, où employés et syndicalistes ont défilé le long des quais à Ouchy pour rejoindre Pully.

Plusieurs personnes ont ensuite pris la parole devant le siège international de Tetra Pak. Ils ont dénoncé «une décision purement financière» d'une «société prospère», un «projet managérial qui ne répond à aucune nécessité économique.»

Depuis l'annonce de la possible fermeture, plusieurs manifestations ont déjà été organisées en Bourgogne. Celle de Pully-Lausanne ne constitue «qu'une étape» avant d'autres rassemblements, les salariés n'allant «pas abdiquer le combat», a affirmé l'un de leurs représentants.

Demande des syndicats français

A noter qu'une délégation de manifestants devait être reçue à l'intérieur du siège. Les autres sont demeurés à l'extérieur, sans causer de débordements. Afin de respecter la «culture» syndicale suisse, les participants ont été priés de ne pas sortir leurs pétards et fumigènes et de «les garder pour une prochaine manifestation en France.»

Interrogé par Keystone-ATS, Arnaud Bouverat, secrétaire régional d'Unia Vaud, a expliqué que ce sont les syndicats français qui ont demandé à Unia d'organiser cette manifestation. S'il arrive que des délégations syndicales de plusieurs pays se retrouvent en Suisse devant le siège d'une multinationale, il est rare qu'autant de salariés impactés par une restructuration traversent la frontière, a-t-il ajouté.

Il a aussi rappelé qu'Unia avait lui-même lutté contre Tetra Pak lors de la fermeture de l'usine de Romont en 2015, laquelle s'était soldée par le licenciement d'environ 120 personnes. Tetra Pak emploie près de 25'000 employés dans le monde entier, notamment dans une cinquantaine d'usines.

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