Le Conseil du CERN, l'autorité décisionnelle de l'organisation, pousse à la poursuite des études sur le Futur collisionneur circulaire (FCC). Cette machine géante est appelée à prendre le relais du Grand collisionneur de hadrons (LHC), l'actuel accélérateur de particules du CERN (Organisation européenne pour la recherche nucléaire), dont l'arrêt définitif est prévu en 2041.
«Le Conseil du CERN a réaffirmé qu'il souhaite ardemment que le CERN reste un leader en physique des particules et considère que la poursuite de l'étude FCC est un pas dans cette direction», a indiqué le président du Conseil du CERN, Costas Fountas, cité dans un communiqué du laboratoire, diffusé mardi.
Le Conseil du CERN considère que «le FCC constituerait le socle d'un programme de physique visionnaire permettant d'aborder de nombreuses questions encore irrésolues dans le domaine de la physique des particules». La super machine pourrait notamment conduire à «la découverte d'une nouvelle physique au-delà du modèle standard».
Pas de décision avant 2028
Pour le Conseil du CERN, l'étude de faisabilité du FCC a pour vocation de permettre une prise de décision en connaissance de cause par les 25 Etats membres du CERN. «Il ne préjuge pas d'une position définitive». Une décision éventuelle concernant la construction du nouvel accélérateur «devrait être prise vers 2028».
Le FCC tel qu'il est présenté par le CERN serait constitué d'un anneau souterrain de 91 kilomètres de circonférence. L'actuel LHC, l'accélérateur de particules circulaire du CERN situé à cheval sur la frontière entre la France et la Suisse, à une longueur de 27 kilomètres.
Opposants inquiets
Ce projet pharaonique suscite des craintes. Ses opposants, avec à leur tête l'association Noé21, dénoncent l'immense impact environnemental et énergétique que cette construction impliquerait, avec l'extraction d'une énorme quantité de gravats, qui devra ensuite être déplacée et entreposée.
Les contempteurs du FCC trouvent aussi que le projet tombe à un moment inopportun. En pleine urgence climatique, alors que le maître mot devrait être la sobriété, le nouvel accélérateur serait un gouffre à électricité. Il consommerait autant de courant qu'une ville de 700'000 habitants, soit plus que le canton de Genève.