En 2026, il faudra débourser en moyenne 4720 francs pour son assurance maladie
Le chiffre est vertigineux: d’ici 2026, chaque personne devra débourser en moyenne 4720 francs pour ses primes d’assurance maladie, des bébés aux seniors. L’augmentation des primes s’élève à 4,4% à l’échelle nationale, comme l’a annoncé la conseillère fédérale socialiste Elisabeth Baume-Schneider lors d’une conférence de presse ce mardi 23 septembre.
La prime mensuelle moyenne s'élève désormais à 393,30.-, soit une hausse de 16,60.- par mois par rapport au niveau actuel. Pour les adultes de 26 ans et plus, la prime s'élève à 465,30.-. Les jeunes adultes paieront 326,30.- et les enfants 122,50.-
Face à la hausse des coûts, Elisabeth Baume-Schneider estime qu'il est crucial de mettre en œuvre des mesures de réduction des coûts. Une table ronde avec les acteurs du secteur de la santé devrait aboutir cette année à des décisions permettant d'économiser 300 millions de francs suisses.
Calculez votre prime individuelle
Les nouvelles primes d’assurance maladie pour 2026 ont été annoncées, et les hausses varient fortement selon les cantons, les assureurs et les modèles choisis. Pour vous y retrouver et estimer précisément ce que vous devrez payer l’an prochain, un outil en ligne est à votre disposition.
Sur priminfo.ch, mis en place par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), vous pouvez facilement calculer votre prime individuelle. Il vous suffit d’indiquer votre canton, votre âge, votre assureur actuel et le modèle d’assurance souhaité pour comparer les offres disponibles et choisir la solution la mieux adaptée à votre budget.
Comment s'en sortent les cantons romands?
Côté romand, c'est le Valais qui est le plus durement touché. Ce dernier enregistre en effet une hausse de 5,9%. L'augmentation sera de 5,3% dans le Jura et de 4,9% dans le canton de Vaud. De leur côté, Berne (+3,9%), Fribourg (+3,4%) et Genève (+3,0%) s'en sortent mieux en comparaison nationale.
«La Confédération explique notamment cette augmentation par le vieillissement de la population», indique le conseiller d'Etat valaisan Mathias Reynard, en charge de la santé et des affaires sociales, interrogé par Keystone-ATS.
«L’allongement de l’espérance de vie et les progrès médicaux sont en soi des bonnes nouvelles, même s’ils pèsent sur les coûts de la santé. Le Valais compte un taux de seniors plus important que la moyenne suisse. La solidarité doit ainsi continuer à primer et des solutions être trouvées du côté de la Confédération», ajoute-t-il.
Source: ATS
4,4% d'augmentation générale en 2026
Nous connaissons les chiffres des augmentations des primes des assurances maladie en 2026. La moyenne est de 4,4% pour l'ensemble de la population suisse.
La prime mensuelle moyenne s'élève quant à elle à 393,30.-, soit près de 17.- de plus qu'actuellement. Pour les adultes, elle est de 465,30.- (+18,50.-), pour les jeunes adultes de 19 à 25 ans, de 326,30.- (+13,30.-) et pour les enfants, de 122,50.- (+5,70.-).
Les hôpitaux suisses veulent favoriser l'ambulatoire
H+ Les Hôpitaux suisse a dit prendre connaissance avec "grande inquiétude" de la hausse des primes maladie en 2026 en Suisse. L'association milite désormais pour favoriser de manière systématique" l'ambulatoire avec des tarifs équitables et couvrant les coûts. Cette annonce tombe alors que la situation financière des hôpitaux et des cliniques suisses reste «dramatique», écrit l'association nationale des hôpitaux, cliniques et institutions de soins publics et privés dans un communiqué.
H+ avertit que sans un financement équitable par des tarifs couvrant les coûts, les hôpitaux ne pourront pas maintenir leur offre de fourniture des soins. Elle somme également le monde politique et les caisses maladie de «repenser le système».
Comme solution à la hausse constante des coûts, H+ propose un transfert «conséquent» du secteur stationnaire vers l'ambulatoire. Toutefois les hôpitaux qui se tournent vers ce secteur sont pénalisés car les tarifs de l’ambulatoire ne couvrent de loin pas leurs coûts. «Une augmentation immédiate des tarifs d'au moins 5% est nécessaire afin de compenser au moins partiellement les effets du renchérissement», déclare Geneviève Bütikofer, la directrice de H+.
Genève s'inquiète de la hausse des coûts pour les familles
«Les familles n'arrivent plus à faire face», a réagi mardi le conseiller d'Etat genevois Pierre Maudet à l'annonce du montant des primes d'assurance maladie 2026. Le ministre de la Santé relève en particulier la hausse des primes des enfants, qui s'élève à 4,1% à Genève. «On peut se réjouir d'avoir limité la hausse à 3% en moyenne à Genève, mais ce n'est pas suffisant», a déclaré le magistrat à Keystone-ATS. Et de déplorer que la catégorie des enfants et moins de 18 ans augmente davantage que celles des jeunes adultes (+1,7%) et des plus de 26 ans (+2,4%). Le canton a prévu 713 millions de francs de subsides pour 2025 et 765 millions pour 2026.
«Ces hausses ne sont pas tenables, mais il est toujours difficile de les expliquer. On peut se perdre en conjectures», a poursuivi le conseiller d'Etat. Les coûts liés au stationnaire ont diminué de 5%, mais le canton ne dispose pas d'informations de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) sur l'ambulatoire.
Pierre Maudet pense toutefois que la hausse des coûts, et donc des primes d'assurance maladie des enfants, s'explique notamment par la détérioration de la santé mentale des jeunes. Une résultante de la crise du Covid-19, mais aussi un problème de société lié aux écrans et réseaux sociaux. Le conseiller d'Etat souhaite agir massivement sur la prévention, un domaine où les investissements génèrent d'importantes économies.
Source: ATS; Credit: Keystone
«Tout le monde veut plus de prestations, mais sans payer plus»
Le système de santé fait face à un «dilemme», estime mardi Comparis après l'annonce des primes d'assurance maladie pour 2026. «Tout le monde veut plus de prestations dans l'assurance de base, mais personne ne veut payer plus.»
Bien que les augmentations annuelles des primes inquiètent de nombreux assurés, la majorité ne veut pas de réduction des prestations de l'assurance de base, selon un sondage du comparateur en ligne, explique Felix Schneuwly, expert en assurance maladie chez Comparis.
Selon lui, trois raisons expliquent la nouvelle hausse des primes. Les Suisses consomment davantage de prestations médicales payées par l'assurance de base. «Davantage de prestations ont été facturées à la caisse maladie qu'avant la pandémie, car davantage de personnes se font examiner pour des troubles diffus», explique Felix Schneuwly.
Le catalogue de l'assurance de base continue de s'étoffer, avec de nouvelles prestations telles que la psychothérapie pratiquée par des psychologues, les injections visant à perdre du poids, la podologie ou les soins aux proches.
Enfin, le renchérissement n'agit qu'avec un certain retard dans le domaine de la santé. Les prix des médicaments et des produits de technique médicale ainsi que les tarifs des prestations médicales et autres prestations médicales sont adaptés avec un certain retard à la hausse des prix des matières premières et des salaires.
Source: ATS
Hausse plus forte que la moyenne suisse dans le canton du Jura
La hausse des primes d'assurance maladie pour 2026 sera plus marquée dans le canton du Jura que la moyenne suisse pour toutes les catégories d'assurés, là aussi en raison de la forte croissance des personnes âgées. Malgré cette évolution, il existe aux yeux des autorités des signaux positifs.
En moyenne, les primes augmentent de 5,3% tous âges confondus, soit davantage que les 4,4% annoncés au niveau national, relève le canton du Jura. La prime moyenne mensuelle s’élèvera à 437 francs par personne en 2026 contre 393 francs en moyenne suisse.
Le Département jurassien de la santé juge en particulier préoccupante l’évolution des primes pour les jeunes adultes (5,5%) et les enfants (5,6%). Les assureurs n’apportent à ses yeux aucune explication «satisfaisante» pour justifier de telles hausses.
Source: ATS
Neuchâtel: hausse modérée mais 4e prime la plus chère de Suisse
«Même si la hausse de 3,9% est plus basse à Neuchâtel qu'en moyenne nationale, le canton a la 4e prime la plus chère de Suisse», déplore Florence Nater, conseillère d'Etat en charge de la cohésion sociale après la divulgation des primes 2026. De nouvelles mesures en matière de subsides LAMal ne sont pas prévues pour l'an prochain.
«Cette nouvelle augmentation n'est pas une bonne nouvelle pour les ménages et pour les finances publiques», a déclaré mardi à Keystone-ATS Florence Nater. Ces hausses successives ont ainsi un impact sur les subsides maladie.
Pour le budget 2026, le canton de Neuchâtel ne prévoit pas de nouvelles mesures, après celles prises ces dernières années pour élargir le cercle des ayants droit, mais il veut les préserver. «On veut aussi assurer une augmentation des subsides en lien avec l'intensité de la hausse des primes», a ajouté Florence Nater.
Source: ATS
Un changement de système pour s'éloigner des primes?
Elisabeth Baume-Schneider n'est absolument pas satisfaite que la hausse soit inférieure à celle des années précédentes. Elle regrette qu'elle reste significative, surtout si l'on considère la progression des dernières années.
Pour l'instant, un changement de système visant à supprimer les bonus de direction ne lui pose pas de problème, a-t-elle déclaré en réponse à une question à ce sujet.
Son parti voit les choses différemment. Le Parti socialiste (PS) prévoit déjà une initiative de réduction des primes d'assurance, qui permettrait à 85% des ménages d'en bénéficier.
La Fédération des médecins suisses veut continuer les réformes
Face à l'augmentation des primes d'assurance maladie, la Fédération des médecins suisses (FMH) appelle à poursuivre les réformes en cours dans le domaine de la santé. Il s'agit de garantir une meilleure efficacité des coûts et des soins de haute qualité.
Parmi les réformes, la FMH cite notamment l'introduction du financement uniforme des prestations (EFAS), dans un communiqué publié mardi. La fédération estime que cette mesure «favorise» le virage ambulatoire. Un axe déterminant au vu de la pénurie de personnel qualifié, écrit la FMS.
Outre sur le plan économique, le transfert des soins hospitalier vers le secteur ambulatoire va aussi permettre d'améliorer la qualité des soins. La fédération mise sur un financement, des modèles de soins intégrés et des interfaces coordonnées entre les secteurs hospitalier et ambulatoire pour y parvenir.
Source: ATS
Caritas veut augmenter les réductions de primes
Caritas demande aux cantons d'augmenter les réductions de primes afin de faire face à la hausse des coûts dans le domaine de la santé. Selon Aline Masé, responsable du service Politique sociale chez Caritas, l'augmentation des primes d'assurance maladie est une des principales causes de la pauvreté.
«Les réductions de primes ne suffiront pas à elles seules à soulager suffisamment les ménages à faibles revenus concernés. Il est temps de répartir les coûts de la santé de manière plus solidaire», a dit Aline Masé.
Les services de conseil social et de conseil en matière d'endettement de Caritas connaissent depuis longtemps une très forte demande. «Les coûts de la santé sont un thème central dans presque tous les entretiens de conseil», a-t-elle ajouté.
Source: ATS
Peu d'effets des salaires des cadres sur la hausse des coûts
Les salaires des spécialistes, des directeurs d'hôpitaux ou des cadres dans les assurances maladie n'ont que peu d'impact sur la hausse des coûts de la santé. Interrogée à ce sujet, la ministre de la santé Elisabeth Baume-Schneider a dit que les effets ne sont pas significatifs, mais elle comprend que les salaires en question peuvent surprendre.
Cette question a été discutée dans le cadre d'une des tables rondes, a indiqué la ministre mardi en conférence de presse. Avec les autres participants, elle s'est demandé si ces salaires étaient cohérents et corrects au regard des coûts dans l'assurance de base.
Au final, cela n'a pas été retenu comme élément d'économies. Il n'y aurait des effets qu'à court terme, a complété Thomas Christen, directeur suppléant de l'Office fédéral de la santé publique. Et de relever que la question est aussi politique, des travaux étant actuellement en cours au Parlement.
Source: ATS
Aperçu des plus fortes augmentations de primes depuis 1996
La plus forte hausse des primes a été enregistrée en 2002, avec une augmentation de 9,7%. L'augmentation de 4,4% annoncée pour 2026 se situe juste en dehors du top-10. Voici les plus fortes augmentations moyennes annuelles, en pour-cents, depuis l'introduction de la Loi sur l'assurance maladie (LaMal) en 1996.
- 2002: +9,7%
- 2003: +9,6%
- 1997, 2010 et 2024: +8,7%
- 2023: +6,6%
- 2011: +6,5%
- 2025: +6%
- 2006: +5,6%
- 2001: +5,5%
- 1997: +4,9%
- 2016: +4,5%
Source: ATS