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Avec l'IA, le CHUV et l'EPFL créent un outil contre la tuberculose

Le CHUV et l'EPFL développent un outil innovant pour lutter contre la tuberculose en Afrique. Un ultrason pulmonaire portable assisté par l'IA, compatible avec les smartphones, permettra un diagnostic rapide et économique dans les zones rurales.
Publié: 10:42 heures
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La professeure Noémie Boillat-Blanco, médecin adjointe au Service des maladies infectieuses du CHUV, dirige également la partie clinique.
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ATS Agence télégraphique suisse

Le Service des maladies infectieuses du CHUV et l'EPFL, qui fait partie d'un partenariat Afrique-Union européenne, a récemment reçu un financement pour développer une approche diagnostique de la tuberculose «accessible et économique»: l'ultrason pulmonaire portable assisté par l'intelligence artificielle (IA).

La tuberculose est aujourd'hui évitable et traitable. Pourtant, cette maladie infectieuse qui s'attaque aux poumons cause encore 1,3 million de décès chaque année et représente la deuxième cause de mortalité en Afrique subsaharienne. Une situation due, en partie, au manque de radiographies thoraciques et de tests moléculaires dans les soins de santé primaires, écrit le CHUV jeudi dans un communiqué.

Compatible avec les smartphones

Le Service des maladies infectieuses du CHUV, en partenariat avec le Laboratoire pour les technologies intelligentes de santé globale de l'EPFL, a récemment reçu un financement de dix millions d'euros sur cinq ans pour son projet d'ultrason pulmonaire assisté par l'intelligence artificielle. Ce nouvel algorithme est compatible avec les appareils d'ultrasons portables à brancher sur un smartphone, et déjà largement utilisés.

Très sensible, il se présente avant tout comme un outil de tri: «Lorsqu'un patient se présente avec des symptômes, l'algorithme de l'ultrason permet de détecter rapidement la probabilité d'être atteint de la tuberculose», explique Véronique Suttels, cheffe de clinique adjointe au Service des maladies infectieuses du CHUV, qui dirige la partie clinique du projet.

Test très sensible

Autre avantage, une fois la tuberculose écartée, des pathologies, telles que la pneumonie ou une atteinte cardiovasculaire, pourront être identifiables grâce à ce dispositif. La force de «cet outil révolutionnaire» réside non seulement dans son accessibilité et son coût financier, mais également dans sa technologie digitale innovante, intégrant l'interprétation d'images d'ultrason assistée par l'IA.

«L'algorithme augmente la performance de lecture des images, rendant ce test très sensible. Cette technologie permet à du personnel de santé non-médecin d'utiliser l'outil, grâce à l'aide l'intelligence artificielle dans l'interprétation des données. Son implémentation à large échelle dans des centres ruraux, où les médecins sont rares, sera ainsi facilitée», se réjouit la professeure Noémie Boillat-Blanco, médecin adjointe au Service des maladies infectieuses du CHUV, qui dirige également la partie clinique.

«Grâce à l'IA, tous les critères de l'Organisation mondiale de la santé en matière d'outil de tri pour la tuberculose sont remplis», ajoute-t-elle.

Début en automne 2025

Ce projet repose sur une collaboration interdisciplinaire, permettant, grâce au partage de données cliniques et échographiques, un enrichissement continu des performances de l'IA. Le modèle sera par ailleurs accès libre. Il mobilise des spécialistes de multiples domaines, tels que l'infectiologie, la recherche clinique, le diagnostic médical, la data science, l'informatique, les sciences sociales, l'économie et la politique de santé.

Le financement de 10 millions d'euros sur cinq ans du programme Horizon de la Commission Européenne débutera en automne 2025 au Bénin, au Mali et en Afrique du Sud. D'autres partenaires sont associés au projet: le Swiss Tropical and Public Health Institute, le Centre national hospitalier de pneumologie du Bénin, l'Université des sciences du Mali, l'Université de Stellenbosch (Afrique du Sud) et l'Institut de médecine tropicale d'Anvers (Belgique).

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