A Genève, les clients de restaurants, cafés et hôtels vont pouvoir payer en espèces s'ils le souhaitent. Par 53 oui, 35 non et une abstention, le Grand Conseil a adopté vendredi une loi qui oblige les exploitants et le personnel à accepter ce moyen de paiement.
Cette modification de la loi sur la restauration, le débit de boissons, l'hébergement et le divertissement (LRDBHD) est une réponse à l'impossibilité de payer en espèces dans certains endroits, a expliqué son auteure, la députée UDC Virna Conti. Au Stade de la Praille, un cornet de frites ne peut être payé que par carte, a-t-elle illustré, jugeant cette situation absurde.
Le paiement en espèces engendre moins de frais pour les commerçants, a aussi plaidé Mme Conti. Un avis partagé par le Vert Julien Nicolet-dit-Félix qui a précisé que les frais liés aux paiements électroniques sont plus importants pour les petits commerces que pour les gros commerçants qui peuvent négocier les taux facturés, ce qui génère une distorsion de la concurrence.
Choisir son mode de paiement
Le PS et le MCG estiment, eux aussi, que le consommateur doit pouvoir choisir son mode de paiement. En commission, l'Association de défense et de détente de tous les retraités et futurs retraités (AVIVO) avait indiqué que les personnes âgées ne possèdent pas toutes une carte de crédit et qu'elles sont attachées au paiement en espèces qui leur permet de mieux gérer leur argent.
En vain, le PLR, Le Centre et Libertés et justice sociale, ainsi que le Conseil d'Etat, ont défendu la liberté économique et commerciale, rappelant que tout refus des espèces doit être clairement indiqué. La modification de la LRDBHD ne concerne pas tous les commerces, a aussi critiqué le centriste Jean-Marc Guinchard, déplorant le manque d'équité qu'elle introduit.