Au nom de la liberté d'expression
La justice genevoise donne raison aux étudiants de l'UNIGE

La Cour de justice genevoise annonce autoriser la distribution de l’agenda étudiant 2024/2025, interdit par l’UNIGE en septembre 2024 pour des contenus pro-palestiniens jugés sensibles. La Cour invoque la liberté d’expression et écarte toute apologie du terrorisme.
Publié: 01.07.2025 à 18:30 heures
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La Cour de justice genevoise annonce autoriser la distribution de l’agenda étudiant 2024/2025, pourtant interdit par l’UNIGE.
Photo: Shutterstock
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Luisa GambaroJournaliste

Ce mardi 1er juillet, la Cour de justice genevoise a donné raison à l'association des étudiants CUAE qui souhaitait distribuer son agenda universitaire pour l'année 2024/2025. Pour rappel, l'agenda en question posait problème et avait été interdit par l'Université de Genève (UNIGE) en septembre 2024, car il contenait trois éléments sensibles, tous en lien avec le mouvement pro-palestinien. 

Le premier était le slogan «From the river to the sea», qui peut être compris comme la revendication d'un Etat palestinien libre, ou selon le camp adverse, comme la négation du droit d’Israël à exister. Dans ce cas précis, la Cour a jugé que le slogan avait sa place dans l'agenda, au nom de la liberté d'expression garantie par la Constitution. 

Aucune apologie du terrorisme

De plus, l'Université de Genève considérait l'agenda comme problématique, car il faisait mention des 55 ans du triple détournement d’avion par le front populaire de libération de la Palestine, commis par une organisation considérée comme terroriste par de nombreux pays occidentaux. Toutefois, le tribunal a jugé que cette mention ne faisait pas l'apologie du terrorisme, mais qu'elle citait un fait historique. 

Enfin, le troisième élément problématique, une illustration en référence aux manifestations étudiantes de mai 2024 en soutien aux Palestiniens, a été jugé acceptable par la Cour, qui l'a placé dans un contexte de mobilisation globale et non violente. 

Plus largement, la justice genevoise a estimé que ces pages problématiques n'étaient pas centrales ni très visibles dans l'agenda, que ce type de référence avait déjà été publié dans le passé, que leur message appelait au respect du droit international, et donc que l'agenda ne faisait pas l'apologie du terrorisme. Face à cette décision, l'UNIGE peut encore faire recours auprès du Tribunal fédéral.

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