La fille influenceuse du chef d'Etat le plus âgé du monde (re)fait parler d'elle, toujours sur son compte TikTok et toujours à Genève. Et son père Paul Biya, à la tête du Cameroun depuis 42 ans du haut de ses 92 ans, n'a pas dû apprécier.
Les élections approchent à Yaoundé. Le 12 octobre prochain, les Camerounais devront décider s'ils accordent un huitième mandat de sept ans au président actuel, autoritaire mais de plus en plus critiqué.
Et dans une vidéo publiée en fin de semaine dernière, Brenda Biya a pris la parole à ce sujet. Depuis l'hôtel Intercontinental à Genève, où la vingtenaire vit à l'année, elle a appelé son demi-million d'abonnés à ne pas voter pour son père, rapporte la RTS ce mercredi 24 septembre.
Affirmation, puis rétractation
«Il a fait souffrir assez de gens. J’espère vraiment qu'il y aura un autre président», a-t-elle notamment déclaré, suscitant de nombreux commentaires et partages. La vidéo a rapidement disparu et ce dimanche, la jeune femme s'est rétractée dans une autre vidéo, grosses lunettes de soleil sur les yeux.
«La première erreur que j'ai faite, c'est d'essayer de me mêler aux élections (...) On va pas se mentir, la politique, je n'y connais absolument rien. (...) Ne suivez pas mes conseils.» Elle explique qu’elle est quelqu'un d'«impulsive» et qu'elle «traverse des trucs de dingue» qui l'auraient poussée à faire ses premiers commentaires.
Toutefois, bon nombre d'internautes ne voient pas dans cette rétractation un message sincère, l'accusant de répondre à des pressions. «Papa a coupé la pension alimentaire», rigole l'un d'eux. «Tu ne vois pas [qu'elle] lit une feuille?», lui répond une autre, analysant un reflet sur ses lunettes.
Voyages à répétition à Genève
Dimanche, le gouvernement camerounais a justement communiqué sur un déplacement de son père Paul Biya à Genève, car «préoccupé par la santé de sa fille». Le dirigeant est lui-même un habitué des voyages à Genève, puisqu'il résiderait plusieurs semaines par an dans le même hôtel de luxe genevois où une chambre est réservée à l'année à sa fille.
En mars dernier, Brenda Biya a admis à la justice genevoise faire l'aller-retour entre le Cameroun et la Suisse depuis ses 12 ans. Ces séjours à coût élevé suscitent des critiques. Selon certaines sources, le clan Biya utiliserait l'argent public camerounais pour financer ces déplacements qui mobilisent 60 personnes et nécessitent de réserver un étage entier.
Plusieurs polémiques depuis la Suisse
La fille de chef d'Etat a récemment été reconnue coupable de diffamation par le parquet genevois. Toujours sur ses réseaux sociaux, elle avait traité une chanteuse camerounaise de «pute cocaïnomane». En mars dernier, le Ministère public genevois a rendu une ordonnance pénale en ce sens, révélée par le site d'infos Gotham City et relayée par Swissinfo.ch.
Quelques mois plus tôt, elle avait rendu son homosexualité publique. Et ce, quand bien même les pratiques sexuelles entre hommes ou entre femmes restent interdites au Cameroun. Plusieurs organismes de défense des droits humains accusent Paul Biya et son gouvernement d'accentuer la répression – de la population, des opposants et des journalistes.
Amnesty International a dénoncé ce lundi 22 septembre la détention prolongée arbitraire de 36 sympathisants d'opposition au Cameroun, arrêtés il y a cinq ans lors de marches pacifiques contre le président Paul Biya et appelé à les libérer «immédiatement».
Quarante-sept militants et cadres du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto, exclu de l'élection présidentielle d'octobre, lors de laquelle Paul Biya briguera un huitième mandat. Les opposants avaient été condamnés à des peines allant d'un à sept ans de prison ferme notamment pour «rébellion» ou «tentative d'insurrection».
«Les autorités camerounaises doivent immédiatement libérer ces personnes, qui n'ont commis aucun crime si ce n'est celui d'avoir exprimé leur opinion», a déclaré Marceau Sivieude, directeur régional d'Amnesty International pour l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale dans un communiqué. Il poursuit: «Nous sommes profondément déçus que les autorités n'aient pas reconnu le caractère arbitraire de la détention prolongée de ces manifestants.»
Justice militaire pour état autoritaire
En novembre 2022, les experts d'un groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire avaient rendu un rapport en ce sens et qualifié d'«illégales» les comparutions de civils devant un tribunal militaire. Début septembre, le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme (HCDH) s'inquiétait des restrictions de «l'espace civique», à quelques semaines de la présidentielle au Cameroun et exprimait «des craintes quant à la possibilité pour les électeurs d'exprimer librement leur volonté».
Amnesty International a également dénoncé l'arrestation début août de 54 sympathisants du MRC pour «incitation à la révolte et trouble à l'ordre public». Ils se trouvaient à proximité du Conseil constitutionnel à Yaoundé lors des audiences de contentieux préélectoral qui ont abouti au rejet de la candidature de Maurice Kamto. Ils ont depuis été libérés sous caution.
Quelques jours plus tard, un homme ayant publié des vidéos appelant à contester cette même décision, a été emprisonné à Douala sur ordre du tribunal militaire. La campagne pour désigner le nouveau chef de l'État camerounais vient de débuter. Paul Biya, 92 ans, chef d'État le plus âgé au monde et au pouvoir depuis près de 43 ans au Cameroun, affrontera 11 autres candidats pour briguer un nouveau septennat le 12 octobre.
Source: AFP
Amnesty International a dénoncé ce lundi 22 septembre la détention prolongée arbitraire de 36 sympathisants d'opposition au Cameroun, arrêtés il y a cinq ans lors de marches pacifiques contre le président Paul Biya et appelé à les libérer «immédiatement».
Quarante-sept militants et cadres du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto, exclu de l'élection présidentielle d'octobre, lors de laquelle Paul Biya briguera un huitième mandat. Les opposants avaient été condamnés à des peines allant d'un à sept ans de prison ferme notamment pour «rébellion» ou «tentative d'insurrection».
«Les autorités camerounaises doivent immédiatement libérer ces personnes, qui n'ont commis aucun crime si ce n'est celui d'avoir exprimé leur opinion», a déclaré Marceau Sivieude, directeur régional d'Amnesty International pour l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale dans un communiqué. Il poursuit: «Nous sommes profondément déçus que les autorités n'aient pas reconnu le caractère arbitraire de la détention prolongée de ces manifestants.»
Justice militaire pour état autoritaire
En novembre 2022, les experts d'un groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire avaient rendu un rapport en ce sens et qualifié d'«illégales» les comparutions de civils devant un tribunal militaire. Début septembre, le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme (HCDH) s'inquiétait des restrictions de «l'espace civique», à quelques semaines de la présidentielle au Cameroun et exprimait «des craintes quant à la possibilité pour les électeurs d'exprimer librement leur volonté».
Amnesty International a également dénoncé l'arrestation début août de 54 sympathisants du MRC pour «incitation à la révolte et trouble à l'ordre public». Ils se trouvaient à proximité du Conseil constitutionnel à Yaoundé lors des audiences de contentieux préélectoral qui ont abouti au rejet de la candidature de Maurice Kamto. Ils ont depuis été libérés sous caution.
Quelques jours plus tard, un homme ayant publié des vidéos appelant à contester cette même décision, a été emprisonné à Douala sur ordre du tribunal militaire. La campagne pour désigner le nouveau chef de l'État camerounais vient de débuter. Paul Biya, 92 ans, chef d'État le plus âgé au monde et au pouvoir depuis près de 43 ans au Cameroun, affrontera 11 autres candidats pour briguer un nouveau septennat le 12 octobre.
Source: AFP