Deux députées socialistes du Grand Conseil valaisan militent pour la création d’une ligne téléphonique permanente et accessible aux victimes de violences. Le Conseil d’Etat approuve l'idée et a présenté, ce mardi, une stratégie qui sera commune aux autres cantons.
La Convention d'Istanbul sur la prévention et la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique, ratifiée par la Suisse en 2018, oblige les Etats signataires à mettre en place un numéro de téléphone national, à trois chiffres, gratuit et atteignable 24h/24. Pour l’heure, seul le canton de Zurich a annoncé se doter de cette structure à partir de novembre prochain. Cette offre y sera gérée par le centre de conseil aux victimes du canton.
Via une interpellation, deux députées socialistes du Grand Conseil valaisan ont choisi de se mobiliser afin que le canton crée une hotline. Leur démarche n'a pas été combattue en plénum, mardi matin. «Les cantons romands ont décidé de travailler de manière coordonnée sur ce sujet», a expliqué à la tribune du Parlement le Conseiller d’Etat Mathias Reynard. Depuis un peu plus d’un an, des travaux sont en cours afin d’offrir aux victimes un service d’écoute dès mai 2026, comme dans tous les autres cantons suisses.
«Harmoniser les pratiques intercantonales»
L’ouverture de cette ligne téléphonique engendrera des frais estimés à 415'000 francs par an pour le Valais, répartis comme suit: 165'000 francs de coût pour la répondance intercantonale (soirées, nuits et fins de semaine), 100'000 francs pour les appels en journée gérés directement par le Valais (1,1 équivalent plein temps externalisé) et 150'000 francs pour le traitement par le Centre LAVI des dossiers induits, pour lequel 1,5 poste sera créé dès le budget 2026 de l’Etat du Valais.
Dans le Valais romand, une permanence 7/7 et 24h/24 existe déjà grâce au Centre LAVI et à La Main Tendue. Une permanence pour les urgences est également en fonction dans la partie germanophone du canton.
«Cette stratégie permettra d’harmoniser les pratiques intercantonales et de profiter d'économies d’échelle ainsi produites tout en tenant compte de la spécificité du bilinguisme valaisan et en évitant que chaque canton ne doive proposer une couverture complète pour son propre territoire», conclut Mathias Reynard dans sa réponse. Par ailleurs, une campagne nationale contre les violences sexistes et sexuelles sera lancée en novembre dans toute la Suisse.