Genève prend des mesures pour lutter contre la pénurie de personnel éducatif qualifié dans les structures d'accueil préscolaires. Le processus d'admission à l'Ecole supérieure d'éducateur et d'éducatrice à l'enfance (ESEDE) a été revu ainsi que la rémunération des stages.
Plus de 1000 places de crèche ont été créées par les communes depuis 2020, mais le canton fait encore face à un manque de places pour répondre aux besoins des familles, constatent vendredi le Département de l'instruction publique, l'Association des communes genevoises et la Communauté genevoise d’action syndicale (CGAS). Le secteur de la petite enfance connaît des difficultés pour recruter du personnel qualifié et attirer les jeunes vers ces métiers.
Afin de répondre aux besoins, des mesures seront mises en œuvre pour former 120 diplômés par année, annoncent vendredi les trois partenaires dans un communiqué. A cet effet, le processus d'admission à l'ESEDE a été revu, avec l'introduction d'un examen de préadmission, suivi, pour les personnes disposant d'un titre du secondaire II généraliste d'un stage réalisé dans une structure d'accueil préscolaire.
Ce stage d'une durée maximale de 800 heures est soumis à une directive du Conseil de surveillance du marché de l'emploi. Le stage est rémunéré 640 francs par mois pour un plein temps de 40 heures hebdomadaires. Le stagiaire n'est pas compté dans le personnel encadrant les enfants. Un nombre suffisant de places de stage sera mis à disposition par les communes au sein des structures qu'elles subventionnent ou exploitent.
Des bourses
Par ailleurs, la rémunération du stage de troisième année passera de 5300 francs à 6900 francs pour toute la durée du stage. Ce nouveau dispositif a pour conséquence de mettre fin au statut d'aide en crèche, après toutefois une période transitoire pour permettre l'achèvement des engagements contractuels en cours.
D'ici la fin de l'année, les discussions se poursuivront entre les parties pour promouvoir les métiers de la petite enfance. «Il s'agit en particulier d'améliorer le système de bourses», a précisé Davide De Filippo, président de la CGAS. «Le manque de places en crèche qui a des répercussions sur la vie professionnelle des femmes creuse les inégalités sociales», a-t-il souligné.