«Borloz, occupe-toi de tes crapauds!»
Des enseignantes vaudois en colère manifestent à Lausanne

Maîtresses et maîtres des classes enfantines se sont mobilisées devant le Département de l'enseignement à Lausanne. Ils demandent au ministre Frédéric Borloz d'améliorer les conditions d'enseignement pour les 4-6 ans.
Publié: 16.06.2025 à 20:13 heures
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Le ministre de l'éducation Frédéric Borloz en a pris pour son grade.
Photo: keystone-sda.ch
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ATS Agence télégraphique suisse

Des maîtresses des classes 1-2P vaudoises se sont mobilisées lundi pour réclamer davantage de moyens pour mener à bien leur travail. Près de 500 personnes se sont notamment rassemblées en début de soirée devant les bureaux du Département de l'enseignement, rue de la Barre à Lausanne.

Membres du corps enseignants, familles, sympathisants et autres syndicalistes se sont réunis pour une manifestation placée sous le signe des crapauds. Une référence aux propos jugés méprisants d'un député qui, devant le Grand Conseil, avait traité certains enfants de «crapauds».

La plupart habillées en vert, les enseignantes ont exigé du Canton, et plus particulièrement du ministre de l'éducation Frédéric Borloz, qu'il «donne les moyens à l'école publique de remplir sa mission.» «Borloz, occupe-toi de tes crapauds!», ont notamment scandé les personnes présentes. Sur les différentes pancartes, on pouvait aussi lire «L'école n'est pas une mare» ou «L'école en crise, l'Etat minimise». Le rassemblement s'est achevé avec un lancer d'origamis en forme de crapauds.

Co-enseignement

Concrètement, les maîtresses des classes enfantines (des femmes dans leur écrasante majorité) demandent la généralisation du co-enseignement - à savoir deux enseignantes par classe - les quatre matins où les élèves de 1-2P (4 à 6 ans) sont réunis. Elles souhaitent ainsi garantir un enseignement serein, tout en faisant face aux comportements problématiques de certains élèves.

Parmi leurs autres revendications, elles réclament un effectif maximum de 16 élèves par classe ou encore davantage d'aides à l'intégration.

Négociations exigées

Ces maîtresses avaient déjà essayé de se faire entendre via une pétition, mais celle-ci a été classée en mars dernier par le Grand Conseil, essentiellement pour des motifs financiers.

Les députés opposés à cette pétition avaient notamment relevé que plusieurs mesures avaient déjà été prises. Le co-enseignement, par exemple, se pratique déjà dans plusieurs classes. Toutefois, sa généralisation (estimée à 64 millions de francs par année) a été jugée trop onéreuse.

Les maîtresses des 1-2P espèrent désormais pouvoir entamer des négociations avec le Département de l'enseignement. Des discussions doivent avoir lieu dès mardi. En cas d'échec, elles ont déjà promis qu'elles poursuivraient leur mobilisation après les vacances d'été.

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