Une passe d'armes, assez peu de vannes. Accusé par Yoann Provenzano de ne pas programmer suffisamment d'humoristes suisses, Montreux Comedy réplique. Dans une publication très partagée sur Instagram, le comique plutôt établi, originaire de Villeneuve (VD) et déjà passé par la scène du Festival, estime que l'évènement ne laisse pas à l'humour romand la place qu'il mériterait.
Ironie du calendrier, le festival d'humour a annoncé quelques heures plus tard que son édition 2026 sera «plus vaudoise que jamais». En effet, entre Montreux et Lausanne, deux sites accueilleront les humoristes pour «faire rayonner le canton», selon Grégoire Furrer, président du Montreux Comedy.
Ce dernier a d'ailleurs répondu aux critiques sur la programmation, peu avant la clôture de sa 36e édition. Le fondateur du rendez-vous humoristique perçoit son bébé avant tout comme «francophone».
Grégoire Furrer, comment comprenez-vous ce coup de gueule de Yoann Provenzano sur votre programmation?
Nous trouvons que son post est très dur, tant sur la forme que sur le fond, et le regrettons vivement.
Une telle prise de position compromet-elle sa relation avec le festival?
Bien sûr que non.
Quelle est la part de Suisses ayant fait partie de la programmation du festival?
Cela dépend des années, mais Montreux Comedy a vraiment à cœur de programmer des humoristes suisses durant le festival. Le nombre de Suissesses et Suisses n’est pas une question de proportion ou de pourcentage. C’est une question de qualité, et non de quantité. Il y a deux ans, nous avions de mémoire une dizaine d’humoristes suisses sur le festival.
Et cette année, c’est un peu maigre…
Cette année, nous n’en avons que trois, et ce n’est pas faute d’en avoir contacté beaucoup. Certains et certaines n’étaient pas disponibles, et d’autres tournent avec leur spectacle. D’autre part, pour jouer à Montreux, il faut qu’un artiste ait atteint un certain niveau. Et c’est aussi à cela que nous sommes attentifs pour n’envoyer personne au casse-pipe. A l’année, nous sommes avec le vivier des artistes émergents et les suivons de près. Nous travaillons étroitement avec les comedy clubs tout au long de l’année et nos équipes sont sur le terrain douze mois par année.
En somme, la critique sur le manque d’humoristes romands est-elle justifiée selon vous?
Non. Nous faisons tout notre possible pour mettre en avant les humoristes suisses (ndlr: le festival vient de publier un statement en réponse au comique de Villeneuve).
Est-ce le rôle ou une préoccupation de Montreux Comedy d’assurer une représentation d’humoristes romands lors du festival?
Oui. Tout comme c’est le rôle de Montreux Comedy de faire rayonner l’humour francophone en général, qu’il soit suisse, français, belge, canadien, africain, etc.
Les comparaisons avec Morges sous Rire ou avec le festival de Bordeaux sont-elles justifiées?
Non, on ne peut pas comparer ce qui n’est pas comparable. Morges-sous-Rire n’est pas une plateforme, mais un festival local avec un beau rayonnement régional. Quant aux Fous Rires de Bordeaux, il bénéficie du très riche vivier d’humoristes français. Encore une fois, Montreux Comedy défend l’humour francophone.