Depuis le début de la guerre en Ukraine, les entreprises suisses n'ont pas tari leur flot d'exportations vers la Russie. Elles affichent des chiffres qui frôlent les sommets pré-conflit. Les activités de ces géants helvétiques, bien que légales, soulèvent des questions éthiques, souligne la RTS.
Certaines multinationales suisses n'hésitent pas à maintenir leur présence sur le marché russe, avec des exportations s'élevant à plus de 2,6 milliards de francs en 2023, rapporte le média de service public. Elles proviennent principalement de l'industrie pharmaceutique, exemptée de sanctions pour des raisons humanitaires.
Nestlé emploie 6000 personnes en Russie
Des firmes comme Lindt et Sprüngli ou Holcim se sont retirées, mais d'autres, comme Nestlé et Lacoste, continuent à opérer et à verser des taxes à l'État russe, selon les révélations de la RTS.
Par ailleurs, Nestlé emploie toujours 6000 personnes en Russie, et produit localement divers produits alimentaires. Sa production sur place n'est donc pas comprise dans le bénéfice des exportations helvétiques vers ce pays.
Japan Tobacco et Moscou, un partenariat lucratif
La palme du partenaire le plus lucratif pour Moscou revient à Japan Tobacco International (JTI), basé à Genève, avec un chiffre d'affaires de 4,7 milliards en Russie, rapporte l'agence russe Interfax. Contacté par la RTS, JTI a préféré souligner l'engagement de sa fondation en faveur de l'Ukraine, plutôt que de commenter ses opérations russes.
Le Secrétariat d'État à l'économie (Seco) rappelle que, malgré le débat moral, seuls certains biens sont actuellement sous le coup de sanctions et interdits à l'exportation. L'industrie suisse navigue donc dans une zone grise, légale, mais moralement contestable, comme le souligne la chaîne de service public.