Quand l'éthique se heurte aux affaires en Russie
Industries suisses et marché russe: des milliards de bénéfice en 2023

Les entreprises suisses continuent de prospérer en Russie, générant des revenus importants, indique la RTS. Elles payent des impôts au gouvernement russe, malgré les questions éthiques soulevées.
Publié: 07.05.2024 à 14:24 heures
Partager
Écouter
Pour l'heure, seuls les biens militaires, à double usage, ou de luxe (dont le prix d'achat est supérieur à 300 francs) sont sous sanctions et donc interdits d'exportation vers la Russie.
Photo: KEYSTONE/URS FLUEELER

Depuis le début de la guerre en Ukraine, les entreprises suisses n'ont pas tari leur flot d'exportations vers la Russie. Elles affichent des chiffres qui frôlent les sommets pré-conflit. Les activités de ces géants helvétiques, bien que légales, soulèvent des questions éthiques, souligne la RTS.

Certaines multinationales suisses n'hésitent pas à maintenir leur présence sur le marché russe, avec des exportations s'élevant à plus de 2,6 milliards de francs en 2023, rapporte le média de service public. Elles proviennent principalement de l'industrie pharmaceutique, exemptée de sanctions pour des raisons humanitaires.

Nestlé emploie 6000 personnes en Russie

Des firmes comme Lindt et Sprüngli ou Holcim se sont retirées, mais d'autres, comme Nestlé et Lacoste, continuent à opérer et à verser des taxes à l'État russe, selon les révélations de la RTS.

Par ailleurs, Nestlé emploie toujours 6000 personnes en Russie, et produit localement divers produits alimentaires. Sa production sur place n'est donc pas comprise dans le bénéfice des exportations helvétiques vers ce pays.

Japan Tobacco et Moscou, un partenariat lucratif

La palme du partenaire le plus lucratif pour Moscou revient à Japan Tobacco International (JTI), basé à Genève, avec un chiffre d'affaires de 4,7 milliards en Russie, rapporte l'agence russe Interfax. Contacté par la RTS, JTI a préféré souligner l'engagement de sa fondation en faveur de l'Ukraine, plutôt que de commenter ses opérations russes.

Le Secrétariat d'État à l'économie (Seco) rappelle que, malgré le débat moral, seuls certains biens sont actuellement sous le coup de sanctions et interdits à l'exportation. L'industrie suisse navigue donc dans une zone grise, légale, mais moralement contestable, comme le souligne la chaîne de service public.

Contenu tiers
Pour afficher les contenus de prestataires tiers (Twitter, Instagram), vous devez autoriser tous les cookies et le partage de données avec ces prestataires externes.
Partager
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la
Articles les plus lus
    Articles les plus lus