Gare aux oiseaux quand vous faites du paddle! C’est le cri d’alerte que lancent les associations de protection des animaux alors que le soleil revient et, avec lui, la possibilité de s’adonner aux loisirs estivaux.
Dans un communiqué publié ce lundi, la Station ornithologique suisse et Pro Natura, en partenariat avec la Fédération Suisse de Canoë-Kayak, expliquent en effet que le risque potentiel du stand-up paddle pour la nature est sous-estimé. «S’il s’agit certes d’un sport souvent pratiqué sans grand bruit ni agitation, l’expérience montre que les animaux interprètent les silhouettes humaines et les mouvements comme une menace», écrivent les écologistes.
Avec l’engouement croissant pour ce sport, les adeptes du paddle pullulent sur le lac, en privilégiant les plans d’eau peu profonds, le long des berges. Ainsi, ils s’approchent de zones jusqu’à présent peu perturbées par l’homme où nichent de nombreux oiseaux. Si ceux-ci prennent peur, ils peuvent fuir à une distance de plus de 1000 mètres. En période de reproduction, ils abandonnent ainsi leurs nids et mettent en danger leurs oeufs, qui deviennent alors une proie facile pour des prédateurs. Ils pourraient même cuire au soleil, comme le rappelle un article de La Côte sur le danger que représentent les paddles pour l’Île aux oiseaux de Préverenges, lieu primordial de conservation des oiseaux.
La Station ornithologique suisse de Sempach a ainsi publié un guide de recommandations, établi en collaboration avec la Fédération Suisse de Canoë-Kayak, Pro Natura, la Conférence des services de la faune, de la chasse et de la pêche et l’Office fédéral de l’environnement OFEV, que Blick reproduit ici:
Choisir des zones à faible potentiel de dérangement
- Étendues d’eau ouvertes, dans la mesure où aucun attroupement d’oiseaux d’eau n’est constaté.
- Agglomérations et zones de berges aménagées.
Pagayer avec prudence et respect
- Ne pas se diriger directement vers les oiseaux et ne pas les suivre.
- Utiliser les lieux officiels d’entrée et de sortie de l’eau, ainsi que les zones de loisirs.
- Augmenter la distance si les oiseaux semblent réagir (p.ex. s’ils s’éloignent).
- Ne pas pagayer de nuit: les oiseaux perçoivent également les mouvements à ce moment-là.
Éviter les zones sensibles
- Les roselières le sont: les oiseaux sensibles aux dérangements y vivent, particulièrement au printemps et en été, et ils réagissent même à longue distance.
- Les attroupements d’oiseaux d’eau sont à éviter: si un seul oiseau s’envole, le groupe entier peut suivre le mouvement et s’envoler aussi.
- Attention aux îlots de gravier et remblais: des oiseaux fragiles les utilisent comme sites de repos et de nidification.
- Les embouchures des cours d’eau sont à fuir car, lorsqu’il fait très chaud, c’est souvent le dernier endroit frais où les poissons peuvent se réfugier.
Renoncer au paddle
- Dans les réserves naturelles et leurs environs. Ces sites sont généralement indiqués par des bouées ou des panneaux jaunes.
- Dans les réserves d’oiseaux d’eau et de migrateurs. Des espèces d’oiseaux menacées y nichent, s’y reposent et y passent l’hiver.
- Les peuplements de plantes aquatiques comme les roseaux, les joncs et les nénuphars doivent être évités.
Le paddle est soumis aux mêmes règles que les bateaux
La Station ornithologique suisse rappelle également que les cantons interdisent la navigation à certains endroits, notamment près d’aires protégées sur les plans d’eau. Ces informations sont disponibles sous forme de flyers auprès des vendeurs et des loueurs de SUP.
En effet, le paddle est soumis aux mêmes règles que les navires: les personnes qui se déplacent sur un stand-up paddle ne peuvent pas non plus naviguer aux endroits qui sont interdits aux voiliers, planche à voile ou bateau à moteur.
Si vous vous rendez aux abords du lac de Neuchâtel, vous pouvez enfin consulter la carte des zones à navigation restreinte qui a été élaborée par la police.