Des projets fous en Suisse
Un Valaisan veut construire une tour de 260 mètres de haut à Zermatt

Hôtelier à Zermatt, Heinz Julen rêve de construire une immense tour surplombant sa commune natale. Mais en Suisse, les projets de constructions aussi ambitieux n'ont pas la vie facile. Voici cinq exemples des plus extravagants.
Publié: 16:10 heures
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Dernière mise à jour: il y a 26 minutes
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L'hôtelier Heinz Julen veut construire une tour de 260 mètres de haut à Zermatt.
Photo: Lina Peak
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Michael Hotz

Un gratte-ciel façon Zermatt? L'entrepreneur, architecte et artiste valaisan Heinz Julen veut construire une tour d'habitation de 260 mètres de haut dans sa ville natale – avec une vue imprenable sur le Cervin. Avec ce projet faramineux, il souhaite créer de nouveaux logements pour la commune de montagne.

Au printemps déjà, Heinz Julen a rendu publique son idée visionnaire dans le «Walliser Bote». La semaine prochaine, il informera le public de son projet et lancera simultanément une campagne de soutien, comme l'ont rapporté plusieurs médias.

Le gratte-ciel appelé Lina Peak doit être construit un peu en dessous du centre du village, où Heinz Julen possède 6000 mètres carrés de terrain agricole. Quelques centaines de mètres au nord du centre de Zermatt, une tour géante devrait donc voir le jour dans la vallée étroite et escarpée.

Un projet qui éclipse tout ce qui a déjà été réalisé en Valais. Cependant, d'un point de vue national, Heinz Julen n'est pas le premier visionnaire à avoir osé entreprendre un projet de cette ambition.

La plus haute tour d'Europe dans un village de montagne

Avant Zermatt, une autre commune de montagne avait déjà caressé le rêve de construire un gratte-ciel. Dans le village thermal grison de Vals, les investisseurs Remo Stoffel et Pius Truffer voulaient ériger un monument à leur patrie: une tour de 381 mètres – soit 120 de plus qu'à Zermatt.

En 2015, les deux hommes ont présenté leurs plans débordant de superlatifs à New York. La tour hôtelière contenait 107 suites de luxe réparties sur 82 étages. Avec des prix allant de 1000 à 25'000 francs par nuit. 

Les deux investisseurs voulaient financer eux-mêmes les deux tiers de ce projet de 300 millions, mais leur rêve est resté à jamais inachevé. En 2020, Remo Stoffel a même passé quelques jours en détention préventive.

Une tour de 105 mètres sur les hauteurs de Davos

Visiblement, les Grisons ont énormément rêvé à la verticale. A seulement 50 kilomètres de Vals, d'autres entrepreneurs avaient aussi de grandes ambitions. Ils voulaient construire une tour de 105 mètres de haut sur la Schatzalp, au-dessus de Davos.

Le projet a été conçu en 2003 par les célèbres architectes Jacques Herzog et Pierre de Meuron, qui ont depuis conquis le ciel bâlois avec les tours Roche. Mais leur projet de construction prend la poussière dans un tiroir depuis plus de vingt ans.

La population avait certes approuvé le projet de justesse lors d'une votation, mais les défenseurs du paysage étaient ensuite montés aux barricades. Résultat, personne n'a voulu réunir les 200 millions de francs nécessaires depuis lors.

Une oasis thermale artificielle à Baden

En plaine aussi, il y avait des rêves de tours. Au milieu des années 1990, le milliardaire israélien Mordechai «Motti» Zisser prévoyait de faire revivre la gloire de Baden (AG), autrefois célèbre ville thermale. Il avait en tête une oasis de bien-être de première classe.

L'Israélien voulait construire des installations balnéaires, des restaurants haut de gamme et des hôtels de luxe, y compris un casino. Avec un emblème: une tour de 20 étages. Le projet, baptisé «Riverfront», a divisé la ville. Plus tard, des irrégularités financières ont été imputées à Mordechai Zisser, ce qui a fait s'envoler le rêve de l'investisseur.

Un téléphérique au-dessus du lac de Zurich

Un projet de construction aérien a fait parler de lui à Zurich. En 2017, la Banque cantonale de Zurich (ZKB) a lancé son projet de téléphérique à grand renfort médiatique. Juste à temps pour le 150e anniversaire de la banque, des télécabines devaient relier dès 2020 la rive droite et la rive gauche du lac de Zurich.

L'idée était d'aller du Zürichhorn jusqu'à la Landiwiese, en traversant le lac sur 1400 mètres avec 14 cabines pouvant accueillir 35 personnes chacune. Mais la résistance s'est manifestée du côté de la gauche et des Vert-e-s, et les opposants ont porté l'affaire devant les tribunaux. Après deux défaites juridiques, la ZKB s'est résignée et a retiré son idée de téléphérique.

Un lac de baignade à Winterthour

Un projet visionnaire, plus terre à terre, hante Winterthour depuis quelques décennies. Là-bas, les gens regardent souvent avec un peu d'envie en direction de la grande sœur zurichoise. La ville sur la Limmat possède en effet un lac. Mais celui-ci fait défaut à Winterthour.

Erwin Schatzmann a donc proposé une idée: construire un lac de baignade au nord de la forêt d'Eschenberg, alimenté en eau par le Mattenbach. Mais la population de Winterthour n'a pas été convaincue par le projet et l'a clairement rejeté lors d'une votation en 1999.

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