L'ex-associé réclame sa part
Une procédure lancée en Suisse contre le milliardaire français Patrick Drahi

Une requête en conciliation a été déposée à Genève par Armando Pereira contre Patrick Drahi. L'ancien associé, suspecté de corruption au Portugal, revendique des parts dans les sociétés de Drahi et des investissements conjoints.
Publié: 18:58 heures
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L'ex-associé de Patrick Drahi lui réclame des parts d'entreprises.
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

Une procédure civile contre le milliardaire Patrick Drahi a été initiée en juillet en Suisse par son ancien associé Armando Pereira, a appris l'AFP auprès des avocats français de ce dernier. Une requête en conciliation a été déposée le 11 juillet auprès du tribunal de première instance de Genève. L'information a été confirmée par les avocats français d'Armando Pereira, le cabinet King & Spalding. Avec Patrick Drahi, Armando Pereira est le co-fondateur du groupe Altice.

Armando Pereira est suspecté dans une enquête portugaise de corruption. L'ancien associé historique de Patrick Drahi soutient ainsi avoir investi à ses côtés dans plusieurs sociétés lui appartenant, notamment dans certaines filiales du groupe Altice. Si l'homme ne possède pas de part dans ces sociétés, ses avocats affirment néanmoins que 20% à 22% des parts de Patrick Drahi dans ces filiales lui reviendraient.

Pereira soupçonné de détournement

En outre, les conseils de Armando Pereira indiquent que les deux hommes ont investi en commun dans plusieurs biens, notamment un jet privé et un yacht. Au total, le montant revenant à Armando Pereira pourrait s'élever au moins à 1,4 milliard d'euros, selon ses avocats. Sollicité par l'AFP, le porte-parole de Patrick Drahi a indiqué ne pas avoir connaissance de cette procédure. «La gesticulation procédurière ne saurait faire oublier les enquêtes judiciaires en cours pour lesquelles chacun sait qui sont les mis en cause (au premier rang desquels Armando Pereira) et les victimes (Altice et Patrick Drahi)», a-t-il ajouté.

En août 2023, Patrick Drahi avait indiqué au cours d'une conférence qu'Armando Pereira ne détenait aucune part dans Altice. Il avait toutefois indiqué que l'homme détenait un droit de 20% sur ses investissements personnels. Le mois précédent, un vaste coup de filet de la police portugaise avait conduit au placement en garde-à-vue de Armando Pereira, dans le cadre d'une enquête sur des faits susceptibles de relever de la corruption. Il est soupçonné d'avoir mis en place un réseau de fournisseurs douteux dans le but de détourner d'importantes sommes d'argent via la politique d'achats du groupe, ce qu'il conteste.

En France, une enquête pour des soupçons de corruption portant sur ces mêmes faits a été ouverte en septembre 2023. Les deux enquêtes sont toujours en cours. A la suite de ce scandale, Patrick Drahi avait déclaré se sentir «trahi et trompé par un petit groupe d'individus». Plusieurs cadres au sein des filiales portugaise et américaine d'Altice avaient alors quitté le groupe.

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