Mardi et mercredi, la nature s'est déchaînée en Suisse à coups d'orages spectaculaires, de rafales de vent, de grêle et d'éclairs par milliers.
Anticiper ces événements météorologiques représentent un véritable défi pour les spécialistes. Car plus le temps est changeant, plus il devient difficile d'effectuer des prévisions claires. Blick a sollicité deux météorologues afin de comprendre les facteurs qui peuvent parfois compliquer ces prévisions.
Plus la météo est stable, plus les prévisions sont bonnes
«Les prévisions météorologiques se sont nettement améliorées ces dernières années. Aujourd'hui, nous atteignons en moyenne une précision d'environ 90% pour le jour suivant, et d'environ 75% pour les trois jours à venir», explique Michael Eichmann de MeteoNews.
Cela s'explique en grande partie par l'amélioration des données disponibles pour les météorologues. «Au fil du temps, les flux de données ont considérablement augmenté, et les centres météorologiques disposent désormais de capacités accrues pour traiter ces données de manière efficace», explique l'expert.
Cependant, il existe des situations plus prévisibles que d'autres. En général, plus la situation météorologique est stable, plus les prévisions sont fiables. En revanche, les choses se compliquent lorsque le temps évolue trop rapidement, comme lors d'épisodes orageux en été. Dans de tels cas, il peut arriver que même les prévisions pour le jour suivant ne soient pas assez précises.
«De petits détails peuvent avoir des conséquences importantes dans de telles situations. Le risque d'une erreur de prévision est donc plus grand», explique Michael Eichmann.
«De nos jours, nous ne pouvons pas toujours prévoir l'heure et le lieu exact d'un orage», constate également Thomas Bucheli, météorologue. Mais alors, qu'est-ce qui rend les prévisions d'orage si difficiles?
La courte durée de vie des orages complique les prévisions
Deux à trois jours avant que des orages n'éclatent, des scénarios prévisionnels sont utilisés pour le suivi de la météo: «Mais ils ne sont pas toujours suffisamment précis pour anticiper la localisation de chaque orage», explique Thomas Bucheli. «De nombreux orages passent littéralement à travers les mailles du filet. Car c'est souvent dans un rayon de quelques centaines de mètres qu'un orage éclate», détaille le météorologue.
«Les orages sont très sensibles et réagissent à de petites particularités régionales, comme la topographie, la végétation ou les vents. Ils peuvent aussi être influencés par des orages voisins», ajoute Thomas Bucheli. Ainsi, entre deux orages, un nouvel orage peut soudainement se former pendant que d'autres se désagrègent.
L'intelligence artificielle comme solution au problème?
«Les orages ne vivent parfois que quelques minutes. Leur délimitation dans l'espace et leur courte durée de vie sont deux facteurs qui ne peuvent pas être suffisamment anticipés par nos calculateurs», confie Michael Eichmann.
Thomas Bucheli propose d'utiliser l'intelligence artificielle (IA): «A l'avenir, les limites des prévisions météorologiques pourraient être repoussées grâce à l'IA.» Celle-ci permettra même de faire des calculs prévisionnels à partir de données météorologiques anciennes.