Les Fribourgeois voteront bientôt pour «sauver» le lac de la Gruyère. La décision de maintien a été prise à l'unanimité du comité d'initiative, a fait savoir ce dernier devant la presse vendredi à Bulle (FR). Selon ses membres, il n’y a aucune «garantie sérieuse» à l'heure actuelle pour éviter de nouveaux projets «hors échelle», comme celui de la vague artificielle désormais abandonnée à Morlon.
«Il existe plusieurs indices que de nouvelles infrastructures d’importance devraient voir le jour prochainement», a indiqué encore le comité. Le plan directeur de la Gruyère autorise en effet ce type de développement à de multiples emplacements autour du lac. Et c’est précisément ceux-ci que le comité entend bien combattre.
Un havre de paix
«Le lac de la Gruyère est un ensemble naturel et paysager exceptionnel, que l’appareil légal actuel ne protège que de manière lacunaire», a assuré le comité présidé par Jean-Pierre Macherel, alias Bob Morlon. «Préserver cet ensemble ne représente pas seulement une plus-value pour la Gruyère et le tourisme doux.»
«C’est aussi un thème qui concerne l’ensemble des Fribourgeoises et des Fribourgeois, maintenant et à l’avenir», a insisté le comité. Au-delà, l’initiative «ne vise aucunement à mettre sous cloche le lac de la Gruyère, contrairement à ce qu’affirme faussement le gouvernement fribourgeois dans ses diverses déclarations.»
Celles-ci sont «destinées, apparemment, à faire peur». «Les initiants ont toujours été très clairs dans leurs intentions», ont-ils répété. Le texte veut accompagner les activités déjà présentes: randonnée, pêche, sport et navigation. Il veut inscrire préservation et protection du lieu dans la Constitution cantonale.
Pas besoin de législation?
Le 10 octobre, les députés avaient rejeté l'initiative, sans lui opposer de contre-projet. Le vote du décret marquant le rejet est tombé par 79 voix contre 4 et 14 abstentions. Les députés ont suivi la position exprimée par le Conseil d’Etat, pour qui «il n’y a pas besoin de légiférer davantage pour protéger le lac de la Gruyère».
Pour rappel, l'initiative constitutionnelle entièrement rédigée a été validée en novembre 2023 par le Grand Conseil, à l'unanimité des 82 voix exprimées. Elle avait été déposée antérieurement à la Chancellerie d'Etat munie de 9378 signatures, dont 9249 valables, alors que 6000 étaient requises.