Le PS alerte
Alice Weidel, cheffe de l'AfD, un danger pour la démocratie suisse?

L'AfD pourrait bientôt être officiellement considérée comme un parti «d'extrême droite». Les politiciens du PS pointent du doigt la cheffe du parti, Alice Weidel, qui réside en Suisse, et demandent des comptes au Conseil fédéral.
Publié: 20:02 heures
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En Allemagne, les tribunaux clarifient la question de savoir si l'AfD est un parti «d'extrême droite».
Photo: imago/Metodi Popow
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Lucien Fluri

Alice Weidel, figure majeure de l'AfD, représente-t-elle un danger pour la Suisse? Le Conseil fédéral devra bientôt répondre à cette question. En effet, la cheffe du parti d'extrême droite allemand vit avec sa compagne et ses enfants à Einsiedeln, dans le canton de Schwyz.

Au Conseil national, des représentants du PS craignent que la Suisse en pâtisse. La conseillère nationale schaffhousoise Linda De Ventura (PS) et ses collègues souhaitent que le Conseil fédéral se prononce sur l'influence de l'AfD sur la politique suisse. Ils demandent également ce que le gouvernement pense du fait qu'Alice Weidel séjourne quasiment en permanence en Suisse. La politicienne schaffhousoise estime que la sécurité intérieure de la Suisse pourrait être menacée par les activités de l'AfD.

L'AfD, un parti «d'extrême droite»?

Le contexte? En Allemagne, la question se pose de savoir si l'AfD doit être considérée comme un parti «d'extrême droite». C'est du moins la conclusion à laquelle est parvenu le service de protection de la Constitution allemande. La décision finale reviendra à un tribunal. En attendant la décision du juge, ce service ne peut provisoirement plus qualifier l'AfD de parti d'extrême droite. Le parti lui-même s'oppose à cette classification.

La politicienne socialiste souhaiterait, par exemple, savoir ce que le Conseil fédéral compte faire pour «empêcher les apparitions et les activités d'extrême droite de ce parti en Suisse». «L'objectif de mon interpellation est de demander au Conseil fédéral de fournir des réponses sur les domaines où il est nécessaire d'agir et sur les mesures qu'il envisage pour protéger la démocratie et les droits fondamentaux en Suisse», déclare Linda De Ventura à Blick. La politicienne reste convaincue que «nous ne devons pas normaliser les positions et les partis d'extrême droite et simplement les traiter de la même manière que les autres partis démocratiques».

La classification comme parti d'extrême droite signifierait «que ce parti représente un danger ciblé pour la démocratie, les droits de l'homme et l'Etat de droit et, en conséquence, pour la sécurité intérieure».

Des «liens étroits» avec des politiciens suisses

Les «liens parfois très étroits» d'Alice Weidel avec certains politiciens et médias suisses sont également une épine dans le pied de Linda De Ventura. La politicienne cite par exemple l'ancien conseiller fédéral Ueli Maurer, qui a fait de la publicité électorale pour l'AfD. «Ces liens étroits représentent-ils un danger pour la démocratie suisse?», questionne la Schaffhousoise.

D'habitude, le Conseil fédéral ne s'exprime pas sur la politique intérieure d'autres pays. Mais dans le cas d'Alice Weidel, les circonstances sont exceptionnelles. Figure majeure du paysage politique allemand, elle ne vit pourtant que partiellement dans le pays où elle fait de la politique.

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