Dans un monde incertain où les crises internationales s'enchaînent et semblent même s'intensifier, les mystères entourant les déplacements officiels des autorités suscitent plus que jamais de l'intérêt. Qui nos représentantes et représentants vont voir? Pour dire ou négocier quoi?
Sans trahir de secret diplomatique, Isabelle Moret a accepté d'écrire à la première personne un carnet de voyage pour les lectrices et les lecteurs de Blick. Invitée par le conseiller fédéral Guy Parmelin, la conseillère d'État vaudoise, en charge de l'économie, de l'innovation, de l'emploi et du patrimoine, était à Washington, entre le 15 et le 19 avril.
Au programme de l'ex-présidente du Conseil national, l'une des rares figures politiques romandes à être connue outre-Sarine? Prendre le pouls de l'économie américaine à l'aube de l'élection présidentielle sur laquelle les spectres de Joe Biden et de Donald Trump planent. Mais aussi découvrir les dernières avancées de l'intelligence artificielle (IA), plonger sans peur dans le monde virtuel du groupe Meta, discuter aviation militaire et conquête de la Lune ou encore profiter d'une visite privilégiée de la Maison Blanche. Suivez la guide, en sept images!
Le Suisse qui pourrait marcher sur la Lune
Jour 1, le 15 avril. Dans le cadre de la signature des accords «Artemis» au siège de la NASA, j'ai fait la connaissance de Marco Sieber, astronaute suisse, dont on espère tous qu'il pourra devenir le premier helvète à marcher sur la Lune.
Le secteur aérospatial est très fortement représenté dans le canton de Vaud. Avec des entreprises comme Apco Technologies, leader de la précision aérospatiale basé à Aigle, Swissto12, fabricant de premier plan de satellites de télécommunication et de composants aérospatiaux de pointe, ou encore Clearspace, une start-up de l'EPFL, qui développe un satellite capable d'éliminer les débris spatiaux.
Prendre de la hauteur avec l'aviation militaire
Jour 2, le 16 avril, le matin. Dans la foulée d'un rendez-vous au siège de Lockheed Martin, le groupe de défense américain qui produit les avions F-35A des Forces aériennes suisses, j'ai pu rencontrer la société RTX Corporation. C'est une entreprise active dans le domaine aérospatial auprès de qui la Suisse a acheté le système de missile Patriot.
L'aviation militaire a un impact économique important sur l'ensemble de la Suisse, ainsi que sur le canton de Vaud, avec des emplois directs et indirects dans plusieurs secteurs clés. Par exemple dans la technique aéronautique et l’entretien des avions. Cette rencontre était aussi l'occasion d'évoquer l'important sujet de la répartition des affaires compensatoires (offsets) afin qu'elles profitent au maximum à l'économie vaudoise, notamment grâce au développement du parc technologique Swiss Aeropole de Payerne.
Un business lunch hors norme
Jour 2, le 16 avril, à midi. Cette grande tablée, c'est une séance de travail avec un repas à la Chambre de commerce américaine.
J'ai pu obtenir, lors de mes échanges, une meilleure compréhension du marché étasunien, ce d'autant que le canton de Vaud est le siège européen de plusieurs entreprises américaines. À l'inverse, de nombreuses sociétés vaudoises ont développé une activité sur sol américain.
Dans le cocon de l'ambassade de Suisse
Jour 2, le 16 avril, le soir. J'ai vécu des moments d'échanges et de convivialité à l'ambassade de Suisse lors du dîner officiel en présence d'une centaine d'invités, dont l'entrepreneur vaudois André Kudelski, président d'Innosuisse.
Ce dernier est surtout fondateur de l'entreprise helvétique éponyme, pionnière dans l'implantation de sociétés suisses sur sol américain. Elle offre des technologies de pointe dans la sécurité digitale.
À table avec Guy Parmelin et le président de Virginia Tech
Jour 3, le 17 avril, à midi. Lunch avec le président de Virginia Tech (Institut polytechnique et Université de Virginie), Timothy Sands, en compagnie du conseiller fédéral Guy Parmelin et du prof Andreas Krause, codirecteur académique du Swiss Data Science Center (EPFZ-EPFL).
J'en ai profité pour mettre en exergue la performance des instituts de formation et des hautes écoles vaudoises (EPFL, IMD, CHUV et UNIL) dans la recherche scientifique et les liens concrets en matière de développement et d'innovation.
Monde virtuel, sensations réelles!
Jour 3, le 17 avril, l'après-midi. Visite du siège de Meta (Facebook, Instagram ou encore WhatsApp) et plongée dans l'univers virtuel. J'ai pu comparer les lunettes de réalité virtuelle Meta Quest 3 avec celles d'Apple Vision Pro testées quelques jours plus tôt et, pour l'heure, uniquement disponibles sur le marché américain.
L'expérience était bluffante. Sensations garanties! C'était aussi l'opportunité de parler de technologies de pointe avec les représentants de Meta, ces dernières ayant de plus en plus recours à l'intelligence artificielle.
Visite privilégiée de la Maison Blanche
Jour 4, le 18 avril, le matin. J'ai profité de prolonger mon séjour pour visiter la Maison blanche avec comme guide Jacques Pitteloud, ambassadeur de la Suisse aux Etats-Unis.
L'occasion d'échanger avec ce fin connaisseur de l'administration américaine. Notamment sur les conséquences pour la Suisse des élections présidentielles de cet automne.