D'un côté, il y a une jeune influenceuse spécialisée dans la maroquinerie de luxe, qui exhibe des sacs très chers dans les rues de Paris et à ses 24'000 abonnés sur Instagram. De l'autre, le cerveau présumé d'un groupe de cambrioleurs aux méthodes violentes, prenant pour cibles la jet-set de la capitale française.
Le 14 août dernier, c'est une jeune femme, surnommée Lucie par «Le Parisien» qui révèle l'affaire, qui en fait les frais. Elle garde l'appartement parisien et les deux chiens de l'influenceuse amatrice de sacs. À l'aube, elle est réveillée par trois hommes encagoulés. Armés, ils sont entrés dans le logement en escaladant la façade.
Séquestrée et menacée
Lucie se retrouve séquestrée dans une chambre par l'un des malfrats, qui brandit un couteau et un tournevis. Elle est incapable d'indiquer où se trouvent les bijoux ou l'argent du coffre, puisqu'elle n'est pas chez elle. Les deux autres fouillent les lieux. Quelqu'un leur envoie des instructions via Snapchat. Lucie est même filmée. L'interlocuteur au téléphone confirme qu'elle n'est pas l'influenceuse qui possède les lieux, rapporte le quotidien.
Les trois hommes s'enfuient avec un butin estimé entre 20'000 et 30'000 euros de maroquinerie, appareils photo et bijoux. Tous ont été interpellés par la police neuf jours plus tard, grâce à la vidéosurveillance et à un GPS installé dans un sac volé. Lucie, extrêmement choquée, a dû être hospitalisée. Elle a porté plainte, tout comme l'influenceuse et son conjoint.
Placé à l'isolement
Toute cette opération semble avoir été pilotée depuis une cellule de la prison parisienne de la Santé. Un jeune homme de 21 ans, Mamadou C., aussi appelé «Ledyms», aurait fourni à la bande de cambrioleurs toutes les informations nécessaires: adresse, plan, mode opératoire.
Mardi 16 janvier 2024, il a été interpellé en prison, où il purge une peine pour d'autres vols en bande organisée. Dans sa cellule, quatre téléphones ont été retrouvés. Ils contenaient notamment des captures d'écran du compte Instagram de l'amoureuse de maroquinerie. «Ledyms» a été placé en isolement, une décision jugée «d'une violence inouïe» par son avocate.
