Le Grand Conseil valaisan a refusé mercredi un postulat interpartis demandant la création d'un Fonds cantonal d'aide aux victimes des intempéries de l'été 2024. Il a en revanche dit «oui» à celui voulant accélérer le déblaiement du limon apporté par le Rhône à Sierre. Ces deux textes étaient issus d'élus du district de Sierre.
La création d'un Fonds cantonal avait pour but d'aider privés, entreprises et collectivités publiques. «Il est du devoir de notre canton de soutenir les victimes de cette catastrophe naturelle», ont souligné les auteurs du texte issus des rangs du PS, du PLR, du Centre et de l'UDC.
Pour le Conseil d'Etat, des mécanismes d'indemnisation des dommages pour les particuliers existent déjà. «Il faut d'abord utiliser tous les outils de soutien avant d'en créer de nouveaux», a répondu le conseiller d'Etat Roberto Schmidt.
Actuellement, il est possible de recourir aux assurances, au fonds suisse de secours pour les dommages non assurables, au fonds cantonal et à l'aide des organismes, comme la Chaîne du Bohneur, la Croix-Rouge ou Caritas, a-t-il listé. Les entreprises peuvent, elles, recourir aux RHT ou aux prêts octroyés par le Centre de cautionnement et de financement (CCF).
«Si à la fin, certains dégâts ne sont toujours pas couverts, que des situations extrêmes devaient subsister, alors on pourra en reparler. Le Conseil d'Etat veut aider toutes les victimes de ces intempéries», a encore assuré Roberto Schmidt. Le plénum l'a suivi par 69 voix contre 59.
Déblayer la boue
Le Grand Conseil a, en revanche, accepté par 109 voix contre 13 et 1 abstention un autre postulat interpartis portés par des élus du district de Sierre. Le texte demande au Conseil d'Etat de débloquer une aide immédiate d'urgence d'au minimum 4 millions de francs pour débarrasser le limon apporté par le Rhône. Ce limon, qui engendre de la poussière désagréable et pénètre partout, «doit être évacué».
Les assurances ne prennent en charge que le déblaiement un mètre autour de la maison. Le reste de la parcelle est à la charge des habitants, déplorent les signataires issus du Centre, de l'UDC, des Vert-e-s et du PLR. «Un propriétaire a reçu un devis de l'ordre de 40'000 francs pour remettre en état sa parcelle de quelque 600 m2», illustrent-ils. Or partout ailleurs en Suisse, lors de catastrophes, le nettoyage de la boue a été pris en charge par les pouvoirs publics, ajoutent-ils.
Le Conseil d'Etat souhaitait attendre, là aussi, que tous les mécanismes de soutien soient épuisés, avant de débloquer une aide immédiate d'urgence destinée à indemniser un type de dommage particulier. Il n'a pas été suivi.