Les parlementaires fédéraux doivent pouvoir utiliser un assistant d'intelligence artificielle (IA) spécialement conçu pour eux. La commission de la politique de sécurité du National demande à son bureau de développer un outil en ce sens. Cet assistant devra s'appuyer sur un modèle de langage open source, adapté aux besoins du pouvoir législatif, et connecté aux bases documentaires fédérales pertinentes. Il devra aussi être hébergé sur des infrastructures souveraines suisses, afin de garantir la confidentialité des échanges et l'indépendance des réponses face à des influences étrangères, selon la commission.
Elle a déposé une motion en ce sens par 15 voix contre 9 et 1 abstention, indique-t-elle mardi dans un communiqué. Et d'avancer des arguments sécuritaires. Alors que l'IA progresse rapidement et devient un outil incontournable dans de nombreux domaines, elle est également utilisée par les élus fédéraux, qui y ont recours pour analyser des textes, rédiger des interventions ou résumer des documents.
Une question de sécurité
Ces outils, utiles, soulèvent aussi des enjeux, estime la commission dans son texte. Des informations sensibles peuvent échapper au cadre sécurisé de la Confédération et être exposées dans l'espace public. En outre, des réponses peuvent être influencées par des modèles ayant intégré des biais, des priorisations ou des logiques étrangères aux intérêts suisses. La commission pointe encore la dépendance structurelle à des technologies développées hors du cadre institutionnel et juridique helvétique.
C'est pourquoi la Suisse doit proposer une alternative souveraine et performante, argumente la commission. Et de parler de souveraineté numérique, de sécurité et d'indépendance pour l'institution législative. Plusieurs entités fédérales explorent déjà des solutions d'IA adaptées à leurs besoins.
Une minorité UDC est opposée à la motion. Elle invoque notamment des raisons de protection des données.