Lutte contre le gaspillage
Vous devrez rendre vos antibios à l'unité en pharmacie à l'avenir

Une nouvelle ère s'ouvre pour la distribution d'antibiotiques en Suisse. Le Conseil fédéral a décidé de rendre obligatoire leur remise à l'unité dans les pharmacies, une stratégie pour combattre le gaspillage et les résistances antimicrobiennes.
Publié: 11:59 heures
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Le Conseil fédéral a décidé de rendre obligatoire leur remise à l'unité dans les pharmacies. (Image d'illustration)
Photo: imago images/Panthermedia
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ATS Agence télégraphique suisse

La remise d'antibiotiques en pharmacie devrait se faire à l'unité à l'avenir. Le Conseil fédéral a décidé mercredi de revoir les bases légales, afin de réduire le gaspillage et le développement de résistances.

En Suisse, dans 30 à 50% des cas, les quantités prescrites d'antibiotiques ne correspondent pas à la quantité contenue dans l'emballage d'origine. Cela peut entraîner une utilisation inappropriée d'antibiotiques et favoriser ainsi le développement de résistances, rappelle le Conseil fédéral dans un communiqué.

La remise d'antibiotiques à l’unité ou en quantités partielles lorsque l'emballage d'origine ne correspond pas aux besoins du traitement est l'une des mesures visant à freiner le développement de ces résistances. Elle garantit que les patients ne reçoivent que la quantité d'antibiotiques dont ils ont réellement besoin. Elle permet également de réduire le gaspillage d’antibiotiques et de pallier les pénuries, souligne le gouvernement.

Obligatoire et facultative

La remise à l'unité sera obligatoire pour les pharmacies, et facultative pour les cabinets médicaux. Une réglementation différenciée tiendra compte des conditions-cadres différentes auxquelles sont soumis les pharmacies et le corps médical.

L'obligation pourrait être étendue au corps médical à plus long terme. Une évaluation devra être faite sur ce point. L'éventualité d'instaurer la remise individuelle à d’autres groupes de médicaments que les antibiotiques sera aussi étudiée.

L'Office fédéral de la santé publique devra présenter un projet destiné à la consultation d’ici fin 2026. Les coûts annuels de mise en œuvre dans les pharmacies, à la charge de l’assurance obligatoire des soins (AOS), sont estimés à environ 5,1 millions de francs, alors que les économies réalisées sur les antibiotiques sont estimées à quelque 4,5 millions de francs.

Les coûts annuels à la charge de l’AOS s’élèveraient donc à environ 600'000 francs. Ils seront compensés par des bénéfices pour la santé, cette mesure étant un pilier important pour préserver l’efficacité des antibiotiques à long terme en Suisse, estime le Conseil fédéral.

Avec la Stratégie Antibiorésistance Suisse (StAR), le Conseil fédéral poursuit depuis 2016 l’objectif de garantir à long terme l’efficacité des antibiotiques pour l’être humain et l’animal. Différents acteurs concernés tels que les pharmacies, le corps médical, Swissmedic, les assureurs-maladie et l’industrie pharmaceutique ont été associés aux discussions sur la remise des antibiotiques à l'unité.

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