Conquis par la Suisse, le patron d'une entreprise installée aux Brenets, dans le canton de Neuchâtel, aimerait convaincre ses employés frontaliers de franchir définitivement le Doubs. David Millet a choisi une méthode qui, sur le papier, semble alléchante: une prime de 5000 francs offerts aux collaborateurs qui déménageraient en terre helvète. Ils ont également tous reçu le guide «Comprendre la Suisse», rapporte «ArcInfo» ce vendredi.
Pourtant, aucun de ses collègues n'a voulu s'y essayer. Depuis le déménagement de leur entreprise, Conceptools/Innotools, du Locle aux Brenets, en avril dernier, le directeur pensait que le pas serait sauté naturellement. Mais changer de pays n'est pas une si mince affaire, surtout pour les parents d'enfants scolarisés dans le Jura français. «La question ne se pose plus», confie au quotidien Laura, qui ajoute qu'au moment de se faire construire la maison familiale, l'apport financier demandé en Suisse les avait refroidis, elle et son mari.
Attaché à leur région
D'autres employés, à l'image de Kevin, sont originaires du Doubs français et y sont très attachés. Il précise que la crainte de la «vie chère» Suisse n'entre pas dans la balance de sa réflexion, l'assurance maladie payée par les frontaliers pouvant égaler, voire dépasser, le coût de celle payée dans les cantons confédérés.
David Millet ne désespère pas, au contraire. «Je reste persuadé que cette offre pourrait intéresser un ou une collaboratrice qui n'aurait pas d'attaches dans le Doubs.» Lui est animé d'un vœu citoyen, comme il l'a confirmé à Blick, et ne reçoit aucune aide ou avantage de Neuchâtel pour rapatrier des contribuables. «Le système est plus clair en Suisse et les offres culturelles sont bien plus riches dans le canton de Neuchâtel que dans le Haut-Doubs», assure-t-il.
Reprise démographique
Le canton de Neuchâtel, où les impôts pour les personnes physiques sont élevés et les primes d'assurance maladie dans le top 4 des plus chères de Suisse, a finalement vu sa population augmenter en février dernier. Après quelques années de déclin, le canton avait lancé, en septembre 2022, une campagne promotionnelle pour booster la domiciliation.