À plus de 2000 kilomètres des bombes, loin des cris de douleur et de l’horreur d’un conflit qui a déjà fait un nombre incalculable de morts dans chaque camp, des rires d’enfants retentissent dans la cour de la Cathédrale de l'Exaltation-de-la-Sainte-Croix, ce dimanche 25 février. La guerre en Ukraine semble à la fois si lointaine, et sourdement omniprésente, ici.
Au cœur de la Cité de Calvin, celle qui se surnomme elle-même l’Église russe de Genève n’est pas (que) le refuge des expatriés du pays de Vladimir Poutine, non. Avec plus de quinze nationalités parmi ses fidèles, elle est le bastion de tous les orthodoxes du bout du Léman.
À la fin du culte, mené dans la langue de Moscou, comme avant la guerre, des conversations tout à fait ordinaires en moldave, en ukrainien, en russe ou encore en français se mêlent pour créer un joyeux brouhaha indistinct. À la vue de cette image d'Épinal, on oublie presque que cela fait pile deux ans et un jour que les soldats — pour certains, les proches — des Ukrainiens et des Russes présents ici s’entre-tuent sur le front. Et pourtant, chaque dimanche matin, le culte commence par une prière pour la paix entre les deux peuples, comme nous l’expliquera l’archiprêtre Émilien Pochinok, qui officie à l'Exaltation-de-la-Sainte-Croix.
L'église, construite entre 1863 et 1866 sous l’égide de la diaspora russe, obéit à l’évêque de Londres et d’Europe occidentale, Monseigneur Irénée. Et non pas à Cyrille de Moscou, le patriarche de toutes les Russies — notoirement l’un des piliers de la politique du Kremlin. Cela explique peut-être le multiculturalisme et le pacifisme qui règnent dans ce lieu Saint.
«Pas mal de têtes ont changé»
Le service a débuté à neuf heures du matin, comme presque tous les dimanches. Un culte orthodoxe, c’est trois heures de prières. Debout. Quelques chaises discrètement disséminées dans les coins du petit bâtiment marquent l’exception pour les petits enfants et les aînés.
Autrement, il faut tenir. Ou sortir se relaxer les jambes sur le banc de la cour quelques instants: les allers et retours, alors que les chants liturgiques retentissent, sont assez nombreux, parmi la bonne cinquantaine de personnes présentes (à vue d'œil). Au début de la matinée, le lieu se remplit peu à peu.
Une fois tous les retardataires arrivés, l’«Exaltation» est pleine à ras bord. «En réalité, depuis le début de la guerre, certaines personnes ont arrêté de venir», nous confiera Anna à la sortie. L’Ukrainienne d’origine, d’une petite quarantaine d’années, vit en Suisse depuis douze ans. «Le public était un peu différent, avant le 24 février 2022. Je ne sais pas où sont passés ces gens, je ne sais pas non plus de quel pays ils étaient originaires, mais je sais que pas mal de têtes ont changé. Je dirais qu’il y a une majorité d’Ukrainiens, ici, désormais.»
«Mes filles et moi sommes des gens d’église, comme on dit chez nous. Je suis arrivée en Suisse au début de la guerre, car ma fille vit ici depuis vingt ans déjà. Je fréquente donc la Cathédrale de l'Exaltation de Genève de façon sporadique depuis des années, et désormais presque tous les dimanches.
Vous savez, il y a beaucoup plus de gens qui viennent ici depuis le début de la guerre. Et des gens de toutes les nationalités: des Ukrainiens, des Russes, des Moldaves, des Serbes… Tout ça, c’est grâce à l’archiprêtre Emilien, qui a su trouver les chemins pour nous réunir autour de notre foi, indépendamment du contexte actuel. Il faut aussi souligner que c’est une église qui vit des fonds privés de ses fidèles. Nous ne dépendons donc de personne, et c’est une bonne chose, par les temps qui courent.
Lorsque je viens ici, je me sens revivre. Je sens le Saint-Esprit, il y a comme une aura de bonté qui émane de ce lieu. Il y a de l’espoir pour la paix, aussi. Chaque personne qui met les pieds dans cette église est emplie de bienveillance, j’en suis convaincue. Il n’y a aucune confrontation entre les Ukrainiens et les Russes. Au tout début de la guerre, les tout premiers jours, c’était un peu plus compliqué, j’avoue. J’ai entendu des appels à prier pour le monde russe et les forces armées russes, par exemple, ce qui m’avait fait l’effet d’un coup de poignard dans le cœur. Je suis tout de suite sortie de l’église, avant la fin du service, ce jour-là.
Mais la rhétorique a changé, en l’espace du premier mois du conflit. Les Ukrainiens sont plus que les bienvenus: nous faisons des déjeuners caritatifs pour l’Ukraine, nous avons même pu importer certaines de nos traditions de l’orthodoxie ukrainienne au sein de cette église. Ici, on prie pour tout le monde, sans jamais parler de politique, désormais. Nous prions pour la victoire du Bien, pour que cette effusion de sang s’arrête, d’un côté comme de l’autre. Car, Russes ou Ukrainiens, cette guerre est un grand malheur pour nous tous. Nous nous tournons ici vers les Cieux, vers Celui qui est en haut de nous tous, et qui n’a que faire de nos allégeances terrestres.»
«Mes filles et moi sommes des gens d’église, comme on dit chez nous. Je suis arrivée en Suisse au début de la guerre, car ma fille vit ici depuis vingt ans déjà. Je fréquente donc la Cathédrale de l'Exaltation de Genève de façon sporadique depuis des années, et désormais presque tous les dimanches.
Vous savez, il y a beaucoup plus de gens qui viennent ici depuis le début de la guerre. Et des gens de toutes les nationalités: des Ukrainiens, des Russes, des Moldaves, des Serbes… Tout ça, c’est grâce à l’archiprêtre Emilien, qui a su trouver les chemins pour nous réunir autour de notre foi, indépendamment du contexte actuel. Il faut aussi souligner que c’est une église qui vit des fonds privés de ses fidèles. Nous ne dépendons donc de personne, et c’est une bonne chose, par les temps qui courent.
Lorsque je viens ici, je me sens revivre. Je sens le Saint-Esprit, il y a comme une aura de bonté qui émane de ce lieu. Il y a de l’espoir pour la paix, aussi. Chaque personne qui met les pieds dans cette église est emplie de bienveillance, j’en suis convaincue. Il n’y a aucune confrontation entre les Ukrainiens et les Russes. Au tout début de la guerre, les tout premiers jours, c’était un peu plus compliqué, j’avoue. J’ai entendu des appels à prier pour le monde russe et les forces armées russes, par exemple, ce qui m’avait fait l’effet d’un coup de poignard dans le cœur. Je suis tout de suite sortie de l’église, avant la fin du service, ce jour-là.
Mais la rhétorique a changé, en l’espace du premier mois du conflit. Les Ukrainiens sont plus que les bienvenus: nous faisons des déjeuners caritatifs pour l’Ukraine, nous avons même pu importer certaines de nos traditions de l’orthodoxie ukrainienne au sein de cette église. Ici, on prie pour tout le monde, sans jamais parler de politique, désormais. Nous prions pour la victoire du Bien, pour que cette effusion de sang s’arrête, d’un côté comme de l’autre. Car, Russes ou Ukrainiens, cette guerre est un grand malheur pour nous tous. Nous nous tournons ici vers les Cieux, vers Celui qui est en haut de nous tous, et qui n’a que faire de nos allégeances terrestres.»
Une petite demi-heure après le début du service, l’une des scènes les plus emblématiques de la pratique de l’orthodoxie prend place: l’archiprêtre Émilien descend de sa petite scène surélevée, placée au centre du bâtiment, pour encenser, littéralement, la foule.
Alors qu'il fait valser l’encensoir liturgique de ses mains, les fidèles s’écartent, baissent la tête. Il fait le tour de la salle. Tout au long de la cérémonie, de nombreuses femmes de tous les âges, pour la plupart voilées selon la coutume, allument des cierges et embrassent frénétiquement des icônes en se signant.
«Continuer à vivre»
Raïssa et Alona, toutes deux Ukrainiennes, préparent la collation qui attend les croyants à la sortie, environ une heure avant la fin de la cérémonie. Elles sont arrivées en Suisse au début de la guerre. Raïssa vient de l’ouest de l’Ukraine, elle a la bonne cinquantaine: «Mes enfants sont ici depuis un an. Moi, je suis arrivée il y a trois mois. Mon mari est resté en Ukraine, il ne veut pas venir. Je pense que je vais, peut-être, bientôt rentrer le rejoindre.»
Comment se passent les interactions avec les Russes, ici? Raïssa rétorque: «Je viens pour prier, pas pour sociabiliser. Sociabiliser, on peut le faire dans la queue d’un supermarché (rires).» Une esquive qui en dit long sur la cohabitation entre les deux communautés en guerre. Les rancœurs ne s'apaisent-elles que le temps de quelques liturgies et sacrements, pour revenir de plus belle dans le monde réel?
«Vous pouvez m’aider à tendre la nappe sur la table?» Alona, la bonne trentaine, est venue de la région d’Odessa, au début de la guerre. Elle se confie à son tour: «Comment on cohabite avec les Russes? Vous savez, c’est une question d’individus, en fait. Il y a beaucoup de nationalités différentes qui viennent ici, et j’ai l’impression que la bonté, chez la plupart, l’emporte sur le reste. On comprend que ce qui se passe au-dessus de nous n’est pas de notre ressort. Tout ce qu’il nous reste à faire, c’est continuer à vivre, continuer à soutenir les victimes de cette guerre comme on le peut, et continuer à servir Dieu.»
En Ukraine, avant la guerre, 60% des Ukrainiens sondés se disaient orthodoxes, avec 13,3% en accord avec l’Église orthodoxe ukrainienne sous l’autorité du patriarcat de Moscou. Contre 24,1% d’affiliés à la nouvellement indépendante (dès 2018) Église orthodoxe d’Ukraine. 21,9% s’étaient déclarés «simplement orthodoxes», d’après une étude de l’Observatoire international du religieux (institut français lié au CNRS). La deuxième religion la plus répandue en Ukraine est le catholicisme.
En Russie, il est plus difficile de quantifier précisément le phénomène religieux, puisque la loi interdit l'obligation de déclarer l'appartenance religieuse des citoyens. Les seules études qui existent sont des études sociologiques, d’après lesquelles l’orthodoxie est sans surprise largement majoritaire dans le pays. Une étude française de 2004 publiée dans «Le Courrier des pays de l'Est» estime que 70 à 80% des Russes se déclarent orthodoxes, «alors que les pratiquants ne représentent que 6 à 7% de la population». Une estimation qui a certainement évolué, en vingt ans.
En Suisse, d’après l’Office fédéral de la statistique (OFS), sur la période de 2019 à 2021, on dénombrait au total 2,6% d’orthodoxes (toutes églises confondues) parmi la population résidente permanente de plus de 15 ans. Un chiffre qui a probablement gonflé avec l’arrivée des réfugiés ukrainiens en Suisse dès 2022.
En Ukraine, avant la guerre, 60% des Ukrainiens sondés se disaient orthodoxes, avec 13,3% en accord avec l’Église orthodoxe ukrainienne sous l’autorité du patriarcat de Moscou. Contre 24,1% d’affiliés à la nouvellement indépendante (dès 2018) Église orthodoxe d’Ukraine. 21,9% s’étaient déclarés «simplement orthodoxes», d’après une étude de l’Observatoire international du religieux (institut français lié au CNRS). La deuxième religion la plus répandue en Ukraine est le catholicisme.
En Russie, il est plus difficile de quantifier précisément le phénomène religieux, puisque la loi interdit l'obligation de déclarer l'appartenance religieuse des citoyens. Les seules études qui existent sont des études sociologiques, d’après lesquelles l’orthodoxie est sans surprise largement majoritaire dans le pays. Une étude française de 2004 publiée dans «Le Courrier des pays de l'Est» estime que 70 à 80% des Russes se déclarent orthodoxes, «alors que les pratiquants ne représentent que 6 à 7% de la population». Une estimation qui a certainement évolué, en vingt ans.
En Suisse, d’après l’Office fédéral de la statistique (OFS), sur la période de 2019 à 2021, on dénombrait au total 2,6% d’orthodoxes (toutes églises confondues) parmi la population résidente permanente de plus de 15 ans. Un chiffre qui a probablement gonflé avec l’arrivée des réfugiés ukrainiens en Suisse dès 2022.
Au compte-goutte, quelques minutes avant la fin de la messe déjà, les fidèles sortent pour éviter la bousculade finale. Le petit buffet de Raïssa et Alona est pris d’assaut. L’archiprêtre Émilien ne parvient, quant à lui, à rejoindre la cour qu’un bon quart d’heure après avoir signé ses fidèles — alignés à la queue leu-leu au centre de la bâtisse — avec de l’huile Sainte. Et performé la consécration du pain et du vin. C’est un peu la star du jour. On l’interpelle de toutes parts, les enfants s’encoublent dans ses longues jupes ecclésiastiques. Il baise des mains à tout-va.
«J’agis en fonction de mes convictions»
Lorsqu’on l’atteint enfin, nous retournons discuter à l'intérieur de l'église, désormais désertée par la foule. Originaire de Moldavie, Émilien Pochinok, ou le «père» Émilien, a été assigné à ce poste en Suisse en 2007 — après avoir fait des missions en France et aux Pays-Bas, entre autres.
L'homme est marié, père de trois enfants. «Tous ces voyages m’ont permis de comprendre qui étaient vraiment les fidèles qui vivent à l’ouest. Et j’ai découvert que les orthodoxes d’Europe ont besoin de nourriture spirituelle plus que jamais. L’Occident est riche au niveau matériel, mais il a perdu beaucoup de valeurs.»
Comment gère-t-il son église, depuis que le 24 février 2022? Comment faire prier ensemble deux peuples qui s’entre-tuent? «Nous avons aidé le peuple ukrainien dès le début de la guerre. Tantôt en aidant à l’accueil de ceux qui arrivent, tantôt en envoyant de l’aide matérielle, récoltée par les fidèles. Et, je tiens à le préciser: toutes et tous, peu importe leurs origines, ont participé. Il n’y a eu aucune tension!»
«Je suis mariée à un Français. Après avoir passé cinq ou six ans à Paris, nous sommes venus ici. Je dirais que je suis très impliquée dans la vie de l’Église, depuis que je suis ici, oui. Je m’occupe des camps de catéchisme pour les enfants, par exemple.
J’ai l’impression qu’il y a davantage de familles ukrainiennes qui viennent ici, depuis le 24 février 2022, c’est vrai, et l’Église aide les plus démunies d’entre elles. Il y a plus de prières pour la paix dans le monde, pendant les cultes, aussi. Et nous ne parlons jamais de qui a raison ou qui a tort, dans cette guerre. Macha, est-ce que tu as embrassé la croix? Allez, vas vite le faire!, lance notre interlocutrice à sa fille, pendant que nous discutions. Lorsque nous faisons les camps de catéchisme, les enfants russes et ukrainiens se mélangent très bien. Nous n’abordons que des thèmes liés à la religion, nous ne faisons évidemment pas de propagande politique, personne ici n’en fait! Même si, au fond, chacun a son opinion sur le conflit.
Personnellement, je n’ai pas ressenti de la culpabilité, en tant que Russe, au début de la guerre il y a deux ans. Car la guerre n’a, en réalité, pas commencé le 24 février 2022, mais bien avant. Tout le monde ici comprend cela. Pour nous les Russes, le 24 février, c’était, en fait, le début de la libération: ces affreux bombardements dans le Donbass, qui ont tué des milliers d’innocents vont enfin pouvoir cesser (ndlr: en référence à la guerre du Donbass, qui a opposé, de 2014 au 24 février 2022, le gouvernement ukrainien à des séparatistes prorusses et à la Russie, avant que la guerre ne s’étende à tout le pays). J’avoue qu’il est plus facile de discuter avec les Ukrainiens qui sont venus en Suisse avant 2014 déjà. Avec les autres, c’est difficile, il vaut mieux ne pas parler du conflit du tout. C’est ce qu’on fait, ici, à l’église: on n’en parle pas. Nous avons assez de thèmes bibliques en commun, pour ne pas avoir besoin d’aborder ce sujet. Aujourd’hui, par exemple, les fidèles discutent beaucoup du Carême du rite byzantin (ndlr: qui commence le 18 mars).»
«Je suis mariée à un Français. Après avoir passé cinq ou six ans à Paris, nous sommes venus ici. Je dirais que je suis très impliquée dans la vie de l’Église, depuis que je suis ici, oui. Je m’occupe des camps de catéchisme pour les enfants, par exemple.
J’ai l’impression qu’il y a davantage de familles ukrainiennes qui viennent ici, depuis le 24 février 2022, c’est vrai, et l’Église aide les plus démunies d’entre elles. Il y a plus de prières pour la paix dans le monde, pendant les cultes, aussi. Et nous ne parlons jamais de qui a raison ou qui a tort, dans cette guerre. Macha, est-ce que tu as embrassé la croix? Allez, vas vite le faire!, lance notre interlocutrice à sa fille, pendant que nous discutions. Lorsque nous faisons les camps de catéchisme, les enfants russes et ukrainiens se mélangent très bien. Nous n’abordons que des thèmes liés à la religion, nous ne faisons évidemment pas de propagande politique, personne ici n’en fait! Même si, au fond, chacun a son opinion sur le conflit.
Personnellement, je n’ai pas ressenti de la culpabilité, en tant que Russe, au début de la guerre il y a deux ans. Car la guerre n’a, en réalité, pas commencé le 24 février 2022, mais bien avant. Tout le monde ici comprend cela. Pour nous les Russes, le 24 février, c’était, en fait, le début de la libération: ces affreux bombardements dans le Donbass, qui ont tué des milliers d’innocents vont enfin pouvoir cesser (ndlr: en référence à la guerre du Donbass, qui a opposé, de 2014 au 24 février 2022, le gouvernement ukrainien à des séparatistes prorusses et à la Russie, avant que la guerre ne s’étende à tout le pays). J’avoue qu’il est plus facile de discuter avec les Ukrainiens qui sont venus en Suisse avant 2014 déjà. Avec les autres, c’est difficile, il vaut mieux ne pas parler du conflit du tout. C’est ce qu’on fait, ici, à l’église: on n’en parle pas. Nous avons assez de thèmes bibliques en commun, pour ne pas avoir besoin d’aborder ce sujet. Aujourd’hui, par exemple, les fidèles discutent beaucoup du Carême du rite byzantin (ndlr: qui commence le 18 mars).»
Lorsqu’on lui parle du Patriarche de Moscou, grand soutien de Poutine, Emilien ne souhaite cependant pas s’exprimer. «Tout ce que je peux dire, c’est que, même si j’avais reçu des directives inverses d’en haut, j’aurais agi à ma manière. Car j’agis en fonction de mes convictions, avant d’agir en fonction des directives.» Il est passé midi, il nous accompagne à la sortie, et s'écrie «c богом!» (allez avec Dieu, en russe) d'une douce voix grave.