Le nombre de cas de Covid-19 augmente à nouveau. L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a annoncé mardi 25’134 nouvelles contaminations. Par rapport à la semaine dernière, cela représente une augmentation d’environ 49%. Les admissions à l’hôpital ont également augmenté de près de 37% par rapport à la semaine précédente. Devons-nous à nouveau nous attendre à des mesures sanitaires?
C’est aux autorités de prendre de telles décisions, explique l’infectiologue Huldrych Günthard de l’Hôpital universitaire de Zurich. La question de savoir si l’on veut protéger la société contre la forme longue de la maladie, par exemple, joue un rôle important. Pour l’instant, la responsabilité d’éventuelles mesures incombe aux cantons. Ceux-ci ne prendront probablement pas de décision avant le 21 octobre. C’est en effet à cette date qu’aura lieu la prochaine réunion du comité de la Conférence des directeurs cantonaux de la santé (CDS).
Responsabilité individuelle de mise
Autrement dit, pour l’instant, la responsabilité individuelle est de mise. «Si l’on veut se protéger soi-même, il est judicieux de porter à nouveau un masque dans les transports publics ou dans d’autres lieux très fréquentés», détaille Huldrych Günthard. L’épidémiologiste bâlois Marcel Tanner partage cet avis: «Les gens peuvent déjà faire beaucoup en se désinfectant les mains, en portant un masque de manière ciblée, en réduisant les contacts rapprochés et en aérant.»
Pour l’instant, il est important d’observer la situation. Il est par contre inutile de répandre des scénarios alarmistes, soutient Marcel Tanner. Les infections augmentent certes à nouveau, mais il ne faudra parler de nouvelles mesures que lorsque les cas graves augmenteront et que le système de santé sera à nouveau surchargé.
Peu de mesures généralisées en Suisse
Andreas Cerny, infectiologue à Lugano, est d’un tout autre avis. Au vu du nombre croissant de cas et de la diminution de la protection vaccinale, il est favorable aux mesures qui sont à nouveau en vigueur en Allemagne depuis le 1er octobre: le port du masque obligatoire dans les transports publics, les hôpitaux et les cabinets médicaux. «Son utilisation dans les espaces fermés et confinés où plusieurs personnes sont réunies est également judicieuse, tout comme des aérations brèves et régulières.»
L’infectiologue Huldrych Günthard part toutefois du principe qu’aucune mesure généralisée ne sera plus introduite en Suisse: A moins que la situation ne redevienne si grave que nous n’ayons plus de personnel soignant, d’enseignantes ou de chauffeurs de tram.»
Deuxième booster
L’infectiologue zurichois plaide pour un deuxième booster. Celui-ci n’est actuellement recommandé que pour les personnes de plus de 65 ans, les patients à risque et les femmes enceintes. Si ces personnes recevaient une nouvelle dose de vaccin contre le Covid-19 et contre la grippe, il serait possible d’éviter considérablement la pression sur les hôpitaux. Le personnel de ces établissements pourrait également se protéger avec une deuxième vaccination de rappel, et éviter ainsi les transmissions.
Huldrych Günthard espère que de nombreuses personnes se feront vacciner, même celles à qui cela n’est pas explicitement recommandé, afin de briser la vague qui déferle: «Nous devrions essayer d’atteindre un taux de vaccination aussi élevé que possible.»
«Pas une simple grippe»
«Le Covid n’est pas simplement une grippe», rappelle le spécialiste. Il est donc toujours important de se faire tester ou de se rendre chez son médecin de famille en cas de doute. Certains médicaments peuvent contribuer à éviter une évolution grave de la maladie.
Marcel Tanner est plus modéré: certes, il soutient la deuxième vaccination de rappel pour les personnes de plus de 65 ans et les patients à risque. Mais compte tenu de l’immunité élevée de la population, il n’estime pas nécessaire que tout le monde reçoive un booster. En outre, si les variants du virus qui circulent actuellement sont contagieux, mais elles n’entraînent généralement pas d’évolutions graves de la maladie.