La Suisse ne devrait pas accueillir d'exposition universelle, notamment pour des raisons financières. Dans une réponse publiée jeudi, le Conseil fédéral s'oppose à un postulat du conseiller national Damien Cottier (PLR/NE) demandant d'étudier l'opportunité d'organiser un tel événement.
Alors que des réflexions sont en cours pour une prochaine exposition nationale, le Neuchâtelois, soutenu par des élus du PS, des Vert-e-s, du PVL et de l'UDC, souhaite comparer les avantages et les inconvénients entre une exposition nationale et une universelle, entre autres en termes de coûts et d'impact.
Financement peu réaliste
Relevant que les dépenses publiques pour l'exposition universelle actuellement à Osaka (Japon) et pour Expo.02 semblent comparables, il souligne qu'une exposition universelle attirerait davantage de visiteurs et aurait un impact international plus grand.
Le financement d'une exposition universelle semble peu réaliste dans le contexte actuel, répond le Conseil fédéral. Il avance que, même sans tenir compte de la nature et de la durée de l'exposition universelle (trois ou six mois), il faut partir du principe que, dans un pays aussi cher que la Suisse et compte tenu des exigences accrues en matière de sécurité, une exposition universelle en Suisse entraînerait des dépenses nettement plus élevées que dans un autre pays.
Pas le même but qu'une expo nationale
Le gouvernement rappelle aussi que l'objectif d'une exposition universelle diffère de celui d'une exposition nationale. Cette dernière offre une plateforme pour discuter de questions sociétales pertinentes au niveau national, pour cultiver et célébrer la diversité culturelle et sociale en Suisse et pour présenter des solutions suisses innovantes aux défis de l'avenir.
Une exposition universelle a plutôt pour but de mettre en valeur l'identité, le rôle et la position de la Suisse dans le monde. Elle favorise également les échanges culturels internationaux, le dialogue entre les peuples, les relations internationales de la Suisse ainsi que son image à l’échelle mondiale.
Le Conseil fédéral ajoute encore qu'une base légale est nécessaire pour un éventuel cofinancement par la Confédération. Compte tenu de la situation financière actuelle, il a déjà décidé de ne pas cofinancer d'exposition nationale dans les années 2030.