Des rappels au ralenti
100'000 voitures suisses roulent avec une «grenade» sous le capot

Dix ans après le début du scandale Takata, près de 100'000 véhicules en Suisse roulent encore avec des airbags potentiellement explosifs, constate la RTS. Contrairement à la France, aucune interdiction de circuler n'a été imposée, malgré les risques.
Publié: 11:45 heures
En France, quelque 236'900 propriétaires de voitures ont vu leur voiture être immobilisée jusqu'à ce que leurs airbags soient remplacés. Rien de tel en Suisse.
Photo: AFP
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Etienne DamanJournaliste Blick

En Suisse, près de 100'000 véhicules roulent encore avec des airbags explosifs et susceptibles de causer de graves blessures, rapporte la RTS. Dix ans après le début du scandale Takata, ces dispositifs continuent de mettre des conducteurs en danger. 

Et ce, sans que des mesures strictes d’immobilisation ne soient imposées dans notre pays. Pour rappel, le constructeur japonais a utilisé pendant plusieurs années un agent chimique incapable d'absorber l'humidité dans ses airbags équipant des millions de voitures dans le monde, ce qui peut conduire au fil du temps à leur dégradation et à de dangereuses explosions.

Pas d'interdiction de circuler

En France, certains véhicules font l’objet d’un stop drive – une interdiction immédiate de circuler imposée par les constructeurs. Mais en Suisse, aucune mesure de ce genre n'a pour l'instant été prise. Les rappels traînent et les chiffres officiels sont flous. L’OFROU estime à 93'000 le nombre de véhicules encore concernés. Pourtant, les chiffres annoncés par les marques auprès de la RTS dépassent déjà ce total, atteignant près de 100'000 voitures. Certaines marques n’ont pas encore terminé les rappels.

La RTS rapporte le témoignage d'une conductrice romande. Après avoir reçu un courrier l’avertissant que les airbags de sa voiture pouvaient exploser en cas d’accident, elle a pu continuer à utiliser son véhicule faute d’interdiction claire. Malgré plusieurs tentatives pour obtenir un rendez-vous auprès de son garage, elle n’a pu remplacer l’airbag défectueux qu’au bout de six semaines, en raison d’un manque de pièces et d’un suivi jugé insuffisant.

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