L’eau minérale naturelle est au cœur d’un remous réglementaire depuis quelques semaines en Suisse, rapporte «Le Temps» ce mercredi 23 juillet. Ce type d'eau, ultra-surveillé, est vendu comme un produit d’exception: naturel, pur et non traité. La loi impose effectivement aux producteurs une origine souterraine, une stabilité de composition, et surtout l’interdiction de traitements susceptibles d’altérer son «microbisme», soit son profil microbiologique.
Mais cette image semble prendre prend l’eau. En avril, rappelle «Le Temps», l’Office fédéral de la sécurité alimentaire (OSAV) a précisé qu’aucun microfiltre inférieur à 0,8 micromètre ne devait être utilisé, car il modifierait justement ce microbisme. Une clarification nécessaire puisque jusqu’ici, la taille des pores n’était pas formellement définie. Résultat des courses: 14 producteurs sur 19 ont utilisé des filtres trop minces en 2024, révélait la «NZZ» au mois de juin. Des données que confirme à présent l’OSAV.
L’Association des sources d’eaux minérales mécontente
Selon l’office fédéral, si certains filtres étaient employés pour éliminer des particules inoffensives, d’autres servaient bien à détruire des micro-organismes – ce qui est interdit. L’OSAV a donc diffusé une lettre d’information à l’attention des cantons et des embouteilleurs, afin de faire le ménage dans les pratiques.
L’Association suisse des sources d’eaux minérales conteste, auprès du quotidien, la limite imposée à 0,8 micromètre, absente du droit européen. Elle pointe un désavantage concurrentiel face aux pays voisins, comme la Belgique ou l’Espagne, qui tolèrent des pores plus fins tant que le microbisme est préservé. En Suisse, près de la moitié de l’eau minérale consommée est importée, de quoi inquiéter les acteurs du secteur. De leur côté, les minéraliers assurent se conformer strictement aux exigences légales. Seul Nestlé Waters Suisse admet au «Temps» qu’une adaptation de ses procédés de fabrication sera nécessaire.