Trouver un psychiatre est devenu un parcours du combattant à Genève. Rendez-vous trop espacés entre eux, délais interminables: la réalité ne correspond pas aux besoins des patients, parfois urgents. La «Tribune de Genève» dresse un sombre tableau de la situation, jugée «critique» par la pédopsychiatre Sandrine Ghilardi, à la tête du Groupe des psychiatres-psychothérapeutes genevois.
Le centre MD Consultation explique au quotidien avoir dû refuser des patients l'été dernier, pour la première fois en vingt ans. Signe d'une demande en forte croissance. Selon les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), le nombre de cas hospitalisés et ambulatoires a grimpé respectivement de 11% et 13% depuis 2019.
Les plus touchés? Les jeunes
La crise touche toutes les strates de la population, mais c'est chez les jeunes que l'augmentation est la plus marquée. MD Consultation réfute l'idée que son offre en soins serait un appel d'air.
Le centre cite les conséquences de la pandémie, le mobbing, la précarisation et une situation mondiale anxiogène comme causes de cette détresse.
Psychiatre genevois trop vieux
Malgré un taux de couverture élevé en Suisse, Genève peine à répondre à la demande. Sandrine Ghilardi explique à la «Tribune» que le canton accueille aussi des patients de France voisine et que la complexité des cas et les contraintes administratives pèsent sur les professionnels.
La pédopsychiatre s'alarme de l'âge moyen avancé des psychiatres locaux: 63 ans! Pour elle, il est urgent de préparer la relève. Pour améliorer l'accès aux soins, la présidente suggère de lever la clause du besoin (ndlr:la limitation du nombre de médecins admis à facturer à la charge de l'assurance obligatoire des soins) et d'améliorer les conditions de travail.