Cette année encore, l’été s’annonce exceptionnellement chaud en Suisse. Les dernières prévisions des modèles du Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (CEPMMT) et du Climate Forecast System (CFS) américain annoncent pour les mois de juin, juillet et août des températures supérieures à la moyenne, accompagnées de peu de précipatations.
Michael Eichmann, météorologue chez «MeteoNews», a analysé pour Blick les prévisions issues des deux agences. «Pour l'Europe centrale et donc pour la Suisse, les deux modèles arrivent à un dénominateur commun. Les mois d'été pourraient être plus chauds de 1 à 2 degrés que la moyenne pluriannuelle.» Cette moyenne couvre la période de 1990 à 2020.
Des journées caniculaires
Une divergence apparaît toutefois entre les modèles météorologique en ce qui concerne la péninsule Ibérique. «Le Centre européen prévoit des mois d'été plus chauds que la moyenne, tandis que le modèle américain prévoit des températures estivales proches, voire légèrement en dessous des normales saisonnières», note Michael Eichmann. Une bonne nouvelle pour celles et ceux qui ont prévu des vacances en Espagne ou au Portugal: le climat estival pourrait être plus clément.
Pour le météorologue, ces projections ne sont pas surprenantes. «Ces dernières décennies, le changement climatique a régulièrement entraîné des températures supérieures aux moyennes.» Mais cela ne signifie pas pour autant que chaque jour d’été sera caniculaire. «En moyenne, il pourrait faire plus chaud que d’habitude. Cela signifie qu'il y aura aussi des périodes plus fraiches, où les températures seront en dessous des normales», précise-t-il.
Une sécheresse persistante
Le mois de mai a lui aussi débuté sous des températures élevées, mais se situe actuellement en dessous des normales saisonnières. Il faut également garder à l’esprit la grande variabilité des températures attendue sur l’ensemble des trois mois d’été. «Statistiquement, une tendance vers des températures supérieures à la moyenne reste néanmoins très probable», observe Michael Eichmann. Côté précipitations, la tendance est également à la baisse.
«Le début chaud du mois de mai, le stock de neige inférieur à la moyenne et la fonte des neiges moins importante que les autres années ne pourront pas compenser suffisamment un été très chaud», avertit le météorologue. La vigilance autour du risque de sécheresse reste donc de mise.
Comment la Suisse se prépare-t-elle?
Pour mieux répondre à la hausse des épisodes de sécheresse liés au changement climatique, la Confédération a mis en place un nouveau système national d’alerte précoce. Inauguré jeudi 8 mai, ce dispositif vise à informer en amont les autorités, les services spécialisés et la population, rapporte l’ATS.
Les impacts de la chaleur attendue cet été pourraient être nombreux, notamment sur le secteur agricole, où des pertes de récoltes sont à redouter, a indiqué Paul Steffen, de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV). Les centrales hydroélectriques au fil de l'eau et les barrages pourraient également voir leur production d’électricité réduite en raison du manque d’eau dans les rivières et les réservoirs. La navigation risquerait d’en pâtir.
«Dans le pire des cas, il pourrait également y avoir une pénurie d'eau dans les ménages», a mis en garde Paul Steffen. D'où l’importance, selon lui, de miser sur les systèmes d’alerte et de détection précoce pour anticiper les tensions.