Le groupe Bayer a annoncé lundi une réorganisation impactant plusieurs centaines de postes dans sa division d'agrochimie en Allemagne, mise sous pression par les surcapacités mondiales et la concurrence asiatique.
D'après un communiqué, cette réorganisation serait nécessaire pour que la branche en difficulté puisse «maintenir des installations de production en Allemagne [...] de manière compétitive».
Le groupe de Leverkusen va fermer après la fin 2028 son site de Francfort (ouest), où travaillent 500 personnes, mais promet que «tous les emplois ne seront pas perdus».
Bayer envisage de vendre une partie des activités de production d'ingrédients pour herbicides réalisées à Francfort et de déplacer la recherche et développement sur le site de Monheim-am-Rhein (ouest).
Juste à côté, à Dormagen, Bayer va supprimer 200 des 1200 emplois d'ici fin 2028, afin de se réaxer sur des technologies «innovantes» et abandonner les actifs «génériques».
Des étapes urgentes
«Ces étapes sont urgentes pour contrer la surcapacité significative et une concurrence de prix exacerbée avec les fabricants asiatiques de (produits phytosanitaires) génériques», a déclaré Frank Terhorst, un des responsables de «Crop Science».
Celui-ci évoque aussi «l'augmentation des restrictions réglementaires» et les «barrières nationale à l'exportation».
Vers 14H00 GMT, l'action Bayer réagissait peu à l'annonce, en hausse de 0,60% à 24,21 euros.
En mars, Bayer a présenté un plan sur cinq ans pour redresser la division agrochimie, la plus importante en termes de chiffre d'affaires mais dont les bénéfices ne cessent de s'éroder.
Surtout dans le management
L'an dernier, la branche a particulièrement déçu, avec un recul de 2,0% des ventes, la baisse de ses prix et d'importantes dépréciations.
Pour 2025, le groupe qui emploie 93'000 personnes s'attend à une lente reprise de l'agrochimie, et prévoit une fourchette d'évolution des ventes entre -2% et +2%.
Cette division est aussi celle de l'herbicide controversé à base de glyphosate Roundup, accusé d'être cancérigène et source sans fin de procès aux Etats-Unis.
Dans un secteur allemand de la chimie en grande difficulté, Bayer a lancé une importante restructuration en 2023 afin de générer deux milliards d'euros d'économies annuels à partir de 2026.
Depuis, environ 7000 postes ont été supprimés, la plupart dans le management.