Biodiversité favorisée
Les scolytes destructeurs d'arbres, faux ennemis de la forêt

Une étude du WSL révèle que les scolytes, loin d'être des nuisibles, favorisent la biodiversité forestière. Ces coléoptères produisent du bois mort, essentiel pour de nombreuses espèces, notamment les pics.
Publié: 12:04 heures
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Dernière mise à jour: 12:05 heures
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En détruisant les arbres, les scolytes faovirsent la biodiversité dans les fôrets.
Photo: Shutterstock
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ATS Agence télégraphique suisse

Les scolytes, ces coléoptères qui s'attaquent aux arbres et les transforment en bois mort, ne doivent pas être considérés comme des nuisibles à éradiquer. Ces insectes à la mauvaise réputation favorisent en effet la biodiversité forestière à long terme, relève une étude de l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL), publiée mercredi.

Les scolytes, quand ils prolifèrent à un endroit, produisent du bois mort. Or, ce bois mort sert aux pics qui vivent dans les forêts. Les oiseaux l'utilisent pour se nourrir, pour s'abriter et nicher, note le WSL dans un communiqué.

Présence de pics

Parmi les trois espèces de pics étudiées par les chercheurs, c'est chez le pic tridactyle que la corrélation avec l'infestation de scolytes est la plus forte. L'oiseau est friand de ces insectes et tire ensuite profit du bois mort qu'ils laissent après leur passage.

Les pics amateurs de scolytes sont eux-mêmes bénéfiques pour de nombreuses espèces animales. Les cavités que les oiseaux creusent dans les arbres servent de refuges à des abeilles, des guêpes, voire et à des mammifères comme des chauves-souris ou des écureuils.

Bois mort essentiel

«Le bois mort est donc un élément essentiel de la santé des forêts», souligne le WSL. L'économie forestière tient d'ailleurs compte de l'importance de ce facteur pour la biodiversité. Elle favorise désormais la présence de bois mort de manière ciblée.

L'étude menée par le WSL sur l'importance des scolytes pour la biodiversité dans les forêts a la particularité d'avoir été menée sur une longue durée. Près de 30 ans de données de surveillance ont été analysées et interprétées. «Ces données nous aident à répondre à des questions en matière d'écologie auxquelles nous ne pourrions pas répondre avec des études à court terme d'un ou deux ans», estime Marco Basile, experte en ornithologie au WSL, cité dans le communiqué.

L'étude du WSL, qui a bénéficié de l'aide de la Station ornithologique suisse de Sempach, a fait l'objet d'un article dans la revue spécialisée Journal of Animal Ecology.

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