Avec sa love-story anti-machiste
L'Indonésien Edwin remporte le Léopard d'or

Le cinéaste indonésien Edwin reçoit le Léopard d'Or du Festival du film de Locarno pour son film «Vengeance Is Mine, All Others Pay Cash». Il a utilisé l'humour pour évoquer le machisme souvent rencontré en Indonésie de la fin des années 1980 au début des années 1990.
Publié: 14.08.2021 à 15:50 heures
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Dernière mise à jour: 14.08.2021 à 15:53 heures
Le cinéaste indonésien Edwin reçoit le Léopard d'Or du Festival du film de Locarno pour son film "Vengeance Is Mine, All Others Pay Cash" (archives).
Photo: URS FLUEELER
ATS

Le réalisateur indonésien Edwin est un chouchou des festivals européens comme la Berlinale et celui de Rotterdam. Il est revenu sur le circuit cette année avec un nouveau bijou: «Vengeance Is Mine, All Others Pay Cash» (La vengeance est à moi, tous les autres paient cash), qui vient d'être présenté en première mondiale dans le cadre de la compétition internationale de Locarno. Il dresse le portrait d'un jeune homme impuissant et en colère, coincé au milieu des années 80 indonésiennes machistes.

Comme cela s'est produit pour de nombreuses productions l'année dernière, la pandémie a affecté le film, dont le tournage a dû être interrompu en raison du confinement, a-t-il expliqué à Locarno. Le monteur du film a par exemple dû faire tout le montage en ligne. «Nous nous sommes amusés, même si la situation était difficile», selon Edwin.

Une édition du festival saluée par la presse

Ce Léopard d'Or, choisi parmi 17 films en lice, met fin à cette 74e édition du Festival du film de Locarno. Un seul film suisse concourait dans cette catégorie: «Soul of a Beast» du réalisateur zurichois Lorenz Merz, qui a toutefois reçu une mention spéciale. Il raconte l'histoire d'un père adolescent qui tombe amoureux de la petite amie de son meilleur ami.

Cette première édition pilotée par le nouveau directeur artistique Giona A. Nazzaro, après une édition 2020 anémiée par la pandémie, est saluée par la presse. Le journal genevois Le Courrier estime par exemple que «le festival a retrouvé son rôle de prospecteur du cinéma d'auteur».

200 films découverts et 100 premières mondiales

Ce grand rendez-vous estival du cinéma en Suisse a pu accueillir jusqu'à 5000 personnes sur la Piazza Grande. Le public, même s'il était masqué et moins nombreux que d'habitude en raison des mesures sanitaires, a découvert un programme riche de près de 200 films, dont une centaine en première mondiale, une dizaine de premières suisses et une vingtaine de premiers longs métrages.

Parmi les premières mondiales, on peut relever le film de Stefan Jäger, «Monte Verità», avec les acteurs suisses Max Hubacher et Joel Basman. Ce long métrage suisse, autrichien et allemand raconte l'histoire d'artistes et d'intellectuels qui se sont installés sur le Monte Verità au Tessin au début du XXe siècle pour goûter à «l'ivresse de la liberté».

La 74e édition du Festival du film de Locarno Film s’achève samedi soir avec la remise d'un prix au réalisateur italien Dario Argento pour l'ensemble de son œuvre et son interprétation surprenante dans Vortex du réalisateur argentin Gaspar Noé, un drame sur les amours d'un vieux couple sénile.

Les plateformes de streaming montrées du doigt

Cette édition de 11 jours a vu défiler à Locarno la musicienne new-yorkaise Kim Gordon de Sonic Youth, l'actrice française Laetitia Casta ou le scénariste américain et acteur John Landis. On peut encore citer Gale Anne Hurd, productrice de Terminator, l'actrice française Françoise Fabian ou Phil Tippette, créateur d'effets visuels.

Le fait que le film d'ouverture du festival, «Beckett» de Ferdinando Cito Filomarino, présenté en avant-première mondiale, soit proposé dans la foulée par Netflix n'a pas laissé indifférent. Cannes a par exemple refusé tous les films produits ou distribués par les grandes plateformes de streaming.

Le financement du cinéma suisse via les plateformes de streaming a aussi occupé une cinquantaine de politiciens et de cinéastes. Ces derniers ont plaidé pour le versement de 4% des revenus des plateformes de streaming à la branche du cinéma helvétique. Les Chambres fédérales reprennent le dossier lors de la session d'automne à Berne.

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