Attention à l'arnaque!
Que faire lorsqu'une facture d'Obligo arrive dans votre boîte aux lettres?

Les factures d'Obligo AG causent énormément d'ennuis. Mais ignorer ses créances n'est pas une bonne idée du tout! Attention à ne pas non plus tout payer aveuglément. Voici les conseils de nos experts.
Publié: 24.02.2024 à 11:05 heures
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Dernière mise à jour: 05.03.2024 à 17:53 heures
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Le retraité René Aschwanden doit faire face à l'arnaque de l'entreprise de recouvrement Obligo. Comme de nombreux retraités avant lui, il reçoit des factures pour des abonnements pornographiques dont il ignore l'existence.
Photo: Beat Michel
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Beat Michel

Telles des tiques dans un sous-bois, Obligo AG et ses entreprises partenaires, pour la plupart étrangères, sont à l'affût sur Internet. Si un visiteur passe par là, l'entreprise tente de s'agripper à sa proie. A la demande de Blick, des experts expliquent la meilleure manière de réagir face à leurs demandes. Attention! Ignorer les factures, c'est donner involontairement raison à l'entreprise. Le montant peut rapidement augmenter de plusieurs centaines de francs si on laisse l'affaire trainer dans un tiroir.

Une arnaque bien connue

L'arnaque d'Obligo est bien connue, mais toujours aussi efficace. Blick a déjà rapporté plusieurs fois des cas. Comme pour le senior René Aschwanden de Schwanden, de prétendus consommateurs de pornographie reçoivent dans toute la Suisse une facture pour un abonnement annuel. Comme les destinataires craignent la menace de poursuites, ils paient sans poser de questions.

Le Secrétariat d'État à l'économie a émis des recommandations pour de tels cas. A la demande de Blick, le Seco nous donne ses conseils: «Celui qui reçoit une facture d'Obligo AG peut contester un éventuel contrat conclu pour cause de tromperie intentionnelle et d'existence d'une erreur essentielle.» En outre, un formulaire est mis en ligne sur la page d'accueil du Seco, où l'on peut signaler une créance injustifiée d'Obligo.

Pas encore de poursuite

L'organisation romande de protection des consommateurs FRC conseille également de ne pas se laisser mettre sous pression et d'analyser calmement la situation. Jusqu'à présent, aucun cas n'a été signalé dans lequel Obligo a effectivement engagé une poursuite. Malgré tout, il serait faux d'ignorer la demande.

Le défenseur des consommateurs Jean Tschopp explique ce que les personnes concernées doivent faire concrètement. Il y a deux scénarios: «Une partie des personnes concernées ont cliqué sur l'abonnement d'essai gratuit, qui se transforme en produit payant au bout de trois jours. Elles doivent informer Obligo par e-mail ou par lettre que la procédure n'était pas claire et qu'elles n'étaient pas au courant de la conclusion d'un abonnement. La lettre devrait également mentionner qu'Obligo pourrait ainsi enfreindre la loi fédérale contre la concurrence déloyale LCD.»

Violation de la loi sur la concurrence déloyale

Comme René Aschwanden, beaucoup d'autres personnes reçoivent du courrier d'Obligo alors qu'elles n'ont jamais surfé sur un site de l'entreprise. «Là aussi, il faudrait écrire à Obligo. Le destinataire de la facture devrait faire savoir qu'il n'y a tout simplement pas eu de contrat. Et qu'en réclamant, Obligo pourrait là aussi enfreindre la loi contre la concurrence déloyale, notamment l'article 3, alinéa 1, littera b et s», conseil Jean Tschopp, juriste et conseiller de la FRC.

En outre, depuis le 1er septembre 2023, les personnes concernées peuvent, avec la nouvelle loi sur la protection des données, exiger d'Obligo que l'entreprise divulgue toutes les données collectées sur sa personne. «Et que l'entreprise supprime ces données», explique Jean Tschopp. Selon lui, chaque entreprise doit désigner un responsable du traitement des données.

Les personnes qui ne sont pas sûres d'elles peuvent s'adresser aux organisations de protection des consommateurs. En Suisse romande, il s'agit de la Fédération romande des consommateurs (FRC), en Suisse alémanique de la Stiftung für Konsumentenschutz et au Tessin de l'Associazione consumatrici e consumatori della Svizzera italiana (ACSI).

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