Des milliers de francs perdus
Elle voulait soigner son acné, elle se fait rouler par ce centre de beauté suisse

Deux femmes ont été victimes d'un réseau de boutiques de cosmétique controversé, qui possède des filiales dans toute la Suisse. Elles racontent à Blick comment elles se sont fait arnaquer.
Publié: 05:26 heures
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Dernière mise à jour: 07:48 heures
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Après sa visite à l'institut de beauté, Elena M. a perdu pas mal d'argent.
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Karin Frautschi

Elena M.*, 33 ans, voulait se débarrasser de son acné. Cette femme habitant à Winterthour (ZH) espérait avoir une peau éclatante, mais elle a fini par perdre plusieurs milliers de francs.

«C'était une expérience affreuse», raconte-t-elle à Blick. Il y a deux ans, elle s'est rendue dans la boutique de beauté ELEVATIONE Time Stops, dans le centre-ville de Zurich. Un centre qui fait partie d'un réseau controversé actif en Suisse. Après avoir vu une publicité sur Instagram, elle décide de réserver un soin du visage plutôt bon marché, au prix de 54 francs.

Des prix extrêmes

L'un des propriétaires du magasin l'a vite mise en confiance. Sa solution pour se débarrasser de l'acné? Le traiter via un appareil aux lumières LED bleues, rouges et vertes. «C'était un excellent vendeur. Il a touché mon point sensible», raconte Elena M. Elle lui a toutefois révélé que son budget était trop serré pour un tel gadget. Ce à quoi il a répondu qu'elle pouvait payer en plusieurs fois; il s'est aussi montré bon commerçant en lui proposant plus de dix soins du visage gratuits. «Pour 200 francs par mois, on m'a dit que je n'aurais probablement plus jamais d'acné», explique la trentenaire. 

Elle a fini par accepter. Puis tout est allé très vite: «Il a sorti du champagne pour fêter ça et m'a offert quelques crèmes, au hasard.» Ce n'est qu'en arrivant à la caisse qu'elle a vu le montant total: 5000 francs. Elle n'a plus osé faire marche arrière...

Des appareils inefficaces

Pleine d'espoir, Elena M. a utilisé l'appareil chez elle, exactement comme on le lui avait expliqué dans la boutique. Mais l'état de sa peau s'est détérioré: «J'ai eu des éruptions cutanées et une acné plus forte.»

Les traitements gratuits du magasin de cosmétiques n'ont pas aidé non plus. «La collaboratrice n'avait aucune idée», déplore aujourd'hui avec le recul Elena M. Mais cela ne l'a pas empêchée d'acquérir un second appareil pour atténuer les rides pour un prix de... 2000 francs – aussi payé de façon échelonnée. 

Comme l'état de sa peau ne s'était pas amélioré en trois mois, elle a examiné les appareils de plus près. Et là, c'est la douche froide: «On s'est foutu de moi. Ils ressemblent à des jouets avec des lumières.» Deux ans plus tard, la colère ne s'atténue pas. 

Après une réclamation infructueuse auprès de la boutique, elle a entamé des démarches juridiques avec une avocate. Et cela a fini par payer: la première facture de 5000 francs a pu être annulée par l'institut financier compétent. Ce n'est pas le cas pour la deuxième facture de 2000 francs. Elena M. a donc dû payer durant deux ans. 

«Tout semblait très peu professionnel»

Anne F.*, 30 ans, a aussi eu une mauvaise expérience. Comme Elena M., elle avait réservé un soin du visage pour 49 francs en avril dernier, qu'elle avait repéré via une publicité Instagram. Et cela, dans la même boutique de Zurich – qui se nomme désormais Premier Dead Sea.

«Tout semblait très peu professionnel», confie Anne F, qui estime que la salle de traitement était sordide. Elle raconte que l'employé n'a pas arrêté de la bombarder d'informations, tout en l'interrogeant sur son mode de vie. «Je n'ai clairement pas pu me détendre», poursuit la trentenaire. Pendant que les crèmes faisaient leur effet, il a quitté la pièce à plusieurs reprises.

Revirement de situation

Se sentant mal à l'aise, Anne F. a profité de l'attente pour jeter un coup d'œil sur les évaluations en ligne Google. «J'ai tout de suite compris que j'étais en train de me faire arnaquer», explique-t-elle.

Lorsqu'elle a fait comprendre au vendeur qu'elle ne voulait rien acheter, il a changé d'attitude: il l'ignorait. Elle estime s'en être plutôt bien sortie, même si elle trouve que ces 49 francs étaient un montant bien «trop élevé» pour la façon dont elle a été reçue. 

*Nom connus de la rédaction

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