À l'heure où l'eau devient de plus en plus précieuse, peut-on encore tolérer les piscines privées? Cette question pourrait bien «faire des vaguelettes» ces prochaines années, comme l'écrit «24 heures» dans son édition de ce mercredi. Le quotidien se fait l'écho d'une pétition de deux habitants de la Riviera vaudoise pour dénoncer «l'incohérence» des autorités.
Alors que des restrictions d'eau sont en vigueur depuis juin dans la commune fusionnée de Blonay — Saint-Légier, une douzaine de piscines privées ont été mises à l'enquête. Et les bassins sont très à la mode sur les hauts de Vevey. «Au total, il y en a 450 sur le territoire communal, soit une piscine pour 26 habitants», a calculé l'un des deux pétitionnaires, Sandro Aita.
Un moratoire réclamé
En plus d'une pétition transmise fin août au Conseil communal, le Saint-Légerin s'emploie avec son alliée à faire systématiquement opposition à toutes les nouvelles demandes. Pas une question politique, mais de principe, assure-t-il à «24 heures»: «Il faut que la Municipalité soit cohérente. D’un côté, vous ne pouvez pas demander aux gens de faire des efforts, alors que de l’autre vous autorisez le gaspillage de cette précieuse ressource.»
Tandis que les deux signataires espèrent un moratoire «de plusieurs années», le municipal chargé de l'Urbanisme, Thierry George, fait preuve de compréhension. L'élu rappelle que le remplissage des piscines privées se fait avec l'accord de la commune et que cela se fait avec des surplus d'une eau qui partirait de toute façon dans le lac. Le conseiller communal PLR ne croit pas à un moratoire et rassure sa population: de nouvelles sources vont bientôt alimenter le réseau.
La passion des habitants de la commune pour les piscines s'explique par le réchauffement climatique et le fait que Blonay — Saint-Légier compte de nombreuses maisons individuelles, selon Thierry George. «24 heures» rappelle qu'en France, un député écologiste s'était dit favorable à une interdiction des piscines privées, cet été, avant de rétropédaler.
Spas et saunas aussi concernés?
Quoi qu'il en soit, les restrictions d'eau mettent la pression sur les secteurs qui lui sont liés. «La Liberté» rapportait lundi, avec la même passion que la presse vaudoise pour les jeux de mots, les sueurs froides pour les bains chauds. Comme la Confédération cible les spas et les saunas dans son appel à l’économie d’énergie, les vendeurs et privés sont inquiets, selon le quotidien fribourgeois.
«Chaque heure, on entend des annonces catastrophistes sur le sujet. Nous allons finir par fermer», s'inquiète le Broyard Denis Monnerat, spécialisé dans le domaine depuis quinze ans, dans les colonnes de «La Liberté».