15 mois sans titre
Novak Djokovic est devenu son plus grand rival

Le scepticisme grandit chez les experts. Quelle énergie reste-t-il chez Novak Djokovic? Le recordman des victoires en Grand Chelem risque-t-il de passer une nouvelle année sur le circuit sans remporter le moindre tournoi?
Publié: 11.03.2025 à 10:40 heures
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Novak Djokovic sait que tout ne tourne plus aussi rond qu'avant.
Photo: IMAGO/Naushad
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Marco Pescio

Le Masters d’Indian Wells, souvent surnommé le «cinquième Grand Chelem», bat son plein. Pourtant, une question domine les débats: où en est réellement Novak Djokovic? Ses résultats depuis le début de l’année n’ont rien de rassurant. Il a été éliminé en quart de finale à Brisbane, stoppé en demi-finale de l’Open d’Australie à cause d’une blessure, puis battu dès son entrée en lice à Doha. Bien sûr, en Australie, le Serbe a prouvé qu’il pouvait encore atteindre des sommets. Mais jusqu’où son corps peut-il le suivre? 

Car en 2024, son plus grand adversaire, ce n’est ni Jannik Sinner, ni Carlos Alcaraz. C’est lui-même. «J’essaie toujours de prendre soin de mon corps au quotidien, mais c’est plus difficile maintenant, sans aucun doute», a-t-il confié à Doha. Avant d’admettre: «Il y a plus de blessures. Ce n’est plus comme il y a dix ou quinze ans.»

L’aura d’invincibilité s’effrite

Le constat est implacable: Novak Djokovic n’est plus intouchable. La concurrence a compris qu’il était plus prenable que jamais. En 2024, il a terminé la saison sans titre sur le circuit ATP, misant tout sur une médaille d’or olympique à Paris, en vain. Cette année, sa motivation dans les tournois secondaires est encore une inconnue. Quant aux Grands Chelems, il reste une menace, mais sur les cinq dernières éditions, Jannik Sinner (23 ans) et Carlos Alcaraz (21 ans) lui ont volé la vedette.

L’ancienne coach de Serena Williams, Rennae Stubbs, s’interroge sur son état de forme: «Novak a toujours mieux récupéré que la plupart des joueurs, mais maintenant, le problème, c’est qu’il ne gagne plus autant de matchs.» De son côté, Heinz Günthardt, expert de Blick, pointe un autre facteur clé: «Jouer si peu devient un vrai handicap. La confiance et les automatismes viennent aussi du rythme des matches. Et dans le tennis de haut niveau, quelques centimètres de retard peuvent tout changer.»

Un défi mental et physique

Pour ce dernier, la capacité de «Nole» à souffrir à l’entraînement sera déterminante. «Avec l’âge, on doit s’entraîner plus efficacement. La concentration au quotidien devient primordiale.» Il compare cette situation à celle de Steffi Graf, qu’il a coachée en fin de carrière: «On s’entraînait moins souvent, mais chaque minute comptait. Il faut s’entraîner le mieux possible.»

Alors, Novak Djokovic peut-il rebondir? Lui seul a la réponse. Mais s’il venait à renaître, personne ne serait vraiment surpris.

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