Sophia et Anna sur les traces de Sonja
Chez les Nef, les trophées se transmettent de mère en filles

La mère est une légende! Et aujourd'hui, les filles de la skieuse Sonja Nef, Sophia et Anna, marchent sur ses traces. Les des sœurs rêvent de monter un jour ensemble sur un podium.
Publié: 18:55 heures
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Anna, Sophia et Sonja font du wakesurf sur le lac de Constance.
Photo: Fabienne Bühler
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René Haenig
Schweizer Illustrierte

Près de vingt ans après avoir quitté les pistes, Sonja Nef (53 ans) se tient dans le salon familial et dépoussière les trophées accumulés tout au long de sa carrière. «Il était temps», lance-t-elle en riant devant la vitrine de deux mètres abritant médailles, coupes et globes de cristal.

Dépoussiérer les trophées. Au sens figuré, c’est aussi ce que veulent accomplir ses filles Sophia (18 ans) et Anna (17 ans), qui rêvent de briller en Coupe du monde. Membres du ski-club de Gossau, les deux sœurs se sont distinguées en slalom et géant sur le circuit FIS, au point d’intégrer le cadre C de Swiss-Ski grâce à leurs excellents classements M21. Depuis le 1er mai, Sophia et Anna Flatscher (elles portent le nom de leur père Hans Flatscher, 51 ans) s’entraînent au sein du groupe élite junior en ski alpin et sont parmi les talents considérés comme prometteurs pour le très haut niveau.

Dans la maison Nef-Flatscher, tout le monde savoure cette étape. «Le fait de réussir ça ensemble est génial», souffle Sophia. Rien n’était pourtant gagné. Sa sœur Anna, de quinze mois sa cadette, revenait en effet d’une grave rupture des ligaments croisés. «Le choc a été énorme», se souvient-elle. Mais elle s’est jurée de «se battre pour son rêve».

Les deux sœurs rêvent d’une carrière au sommet, à l’image de leur mère. «Gagner un jour une médaille mondiale ou olympique, ce serait incroyable», s’enthousiasme Sophia. Le summum serait de grimper toutes les deux sur le même podium. «Ça nous est déjà arrivé en FIS, jamais encore en Coupe du monde», sourit Anna.

«Le chemin est encore long»

Avant d’en arriver là, il reste du travail. «Je suis très heureuse pour elles! Elles ont énormément investi, mais elles sont encore loin de leur objectif», tempère leur mère. Sonja Nef voit cette entrée dans le cadre Swiss-Ski comme une étape clé. Pour leur développement sportif, mais aussi parce que cela soulage la famille au niveau logistique, notamment grâce à l’encadrement médical et au service des skis.

Jusqu’ici, ce service était assumé par leur père Hans Flatscher, malgré sa fonction de directeur alpin de Swiss-Ski, où il supervise 117 athlètes et plus de 100 collaborateurs. «Il préparait encore leurs skis après minuit, même après sa journée de travail. Et quand il partait deux semaines, comme aux derniers Mondiaux à Saalbach, il préparait à l’avance des paires à n’en plus finir», raconte Sonja.

«Je ne suis pas mécontent de passer la main», admet Hans, soulagé. Reste que, malgré son poste, ses filles devront faire leurs preuves comme toutes les autres. Pas de passe-droit. «Mais son retour est le plus important pour nous», précisent les filles. Tout le monde dans le cadre sait évidemment qui sont leurs parents. «Flatscher impressionne plus que Nef, parce que papa est plus présent», rigole Sophia.

Travail plutôt que rêves

Il y a trois ans encore, elles admiraient Wendy Holdener. Aujourd’hui, leur modèle est l’Autrichienne Anna Fenninger (Veith), ex-championne olympique. Ce qu’elles préfèrent: sa «technique magnifique». Elles ont d’ailleurs déjà pu la rencontrer.

Pas question de se contenter de rêver. Sophia et Anna s’entraînent dur, sur les pistes comme en salle ou à vélo. Et la douleur fait partie du programme. Sophia vient d’en faire l’expérience en chutant lors d’une sortie. Plus de peur que de mal. Quelques pansements waterproof ont suffi dès le lendemain pour une séance… de wakesurf.

Faire des sacrifices fait partie de leur quotidien. «Sortir le soir ou le week-end, c’est rare», dit Sophia. «Même aller spontanément à la piscine, on ne peut pas», ajoute Anna. Toutes deux font un apprentissage commercial à la United School of Sports de Saint-Gall. Tandis que Sophia travaille au secrétariat de l’école, Anna commencera après les vacances à la commune de Mörschwil SG, son village natal.

Et après?

« À mon époque, on devait choisir: sport ou formation», souligne Sonja Nef. Elle rêvait alors de devenir sage-femme. Sophia, elle, veut travailler un jour à l’hôpital, comme cheffe de service. «J’ai même déjà fait un stage, j’ai adoré!» Anna, elle, ne sait pas encore ce qu’elle voudra faire après sa carrière sportive.

Si elles partagent beaucoup, une question les divise. Laquelle des deux est la plus ambitieuse? Après réflexion: «Les deux, mais chacune à sa manière», sourit Sonja.

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