Encore une année, et ce sera fini. Même moins que ça: «Jusqu’à fin mars, je reste avant tout une skieuse. Ensuite, ce chapitre se refermera», déclare Lara Gut-Behrami. À 34 ans, la Tessinoise ne se laisse pas gagner par la nostalgie. «J’ai accompli tout ce dont je rêvais. Maintenant, je veux simplement tout savourer une dernière fois.»
En ce jeudi ensoleillé à Zurich, la Tessinoise affiche une belle humeur. Elle y présente son nouveau partenariat avec la boisson régénérante Ka-Ex. Devant plusieurs médias, elle confie se réjouir de sa vie après le sport de haut niveau. C’est pour elle une «immense opportunité» d’être dès à présent ambassadrice de la marque, investisseuse et conseillère. D’autant qu’elle consomme Ka-Ex chaque jour depuis des années. «Je fais partie d’un projet qui me survivra. Cela rendra la transition plus facile», explique-t-elle.
Gut-Behrami admire Bencic
Lara Gut-Behrami est toutefois bien consciente du bouleversement qui l’attend. Non seulement elle mettra un terme à sa carrière en mars, mais elle déménagera ensuite à Londres, où son mari Valon Behrami vient d’être nommé directeur sportif du club de Watford. «Le centre de gravité sera là où se trouve Valon. Cela a toujours été clair pour moi», affirme-t-elle.
En parallèle, elle réaffirme son désir de fonder une famille. Ou plutôt de «l’agrandir», comme elle le formule. «Je veux devenir mère, mais pas maintenant. Pas tant que je suis encore en activité. J’admire celles qui y arrivent, comme Belinda Bencic dans le tennis. Mais moi, je ne pourrais pas.»
«Elle a ses principes»
Pedro Schmidt, fondateur de Ka-Ex, ne tarit pas d’éloges à son sujet. «Ce n’est pas seulement une sportive d’exception, c’est aussi l’une des personnalités les plus connues de Suisse», dit-il. Une célébrité? Pour ceux qui connaissent les convictions de Lars Gut-Behrami, ce mot la fait tiquer. Car ces dernières années, elle n’a cessé de marteler qu’elle ne se considérait pas comme telle, mais uniquement comme une athlète. Elle s’est d’ailleurs faite très discrète dans les médias et la publicité.
Ce positionnement va toutefois légèrement évoluer puisqu'elle prêtera désormais son image à Ka-Ex. Son portrait apparaîtra même sur des distributeurs automatiques Selecta. «Mais nous ne la forçons à rien», assure Pedro Schmidt. Et même après sa carrière, Gut-Behrami continuera à se tenir à l’écart des réseaux sociaux. Le dirigeant précise: «Lara a ses principes, et nous les respectons pleinement».
Qu'en est-il de sa recherche d'un sponsor principal?
À ce jour, Gut-Behrami ne s’est pas encore associée à un nouveau sponsor principal. Et elle ne portera pas les couleurs de Ka-Ex sur son casque, son bandeau ou sa casquette. Il se pourrait toutefois qu’on la voie boire la boisson lors d’interviews télévisées. «J’ai reçu beaucoup de retours positifs pour avoir couru sans sponsor visible sur mon casque. Cela m’a étonnée. Apparemment, les gens apprécient que je ne ressemble pas à un panneau publicitaire ambulant.»
À un peu plus de trois mois de la reprise, la Tessinoise semble sereine. Mais qu’on ne s’y trompe pas: il n’est pas question de lever le pied. «Je suis en forme, et techniquement, je me déplace bien. Mon objectif reste de gagner des courses jusqu’au bout», affirme-t-elle sans détour.
Combien de victoires viendront encore s’ajouter à son palmarès? Elle est déjà championne du monde, championne olympique et a remporté le classement général de la Coupe du monde. Un dernier défi pourrait consister à devenir la Suissesse la plus titrée de l’histoire en Coupe du monde. Avec 48 succès, elle n’est plus devancée que par la légendaire Vreni Schneider (55 victoires). Mais elle relativise aussitôt: «Au fond, ce n’est pas une victoire de plus ou de moins qui fait la différence».