«L'ambiance était tout simplement incroyable et une victoire comme celle-ci ne fait que la rendre encore meilleure.» Johan Djourou, nommé coordinateur sportif de l’équipe féminine l’été dernier, a vécu un dimanche soir riche en émotions lors du succès de la Nati contre l’Islande (2-0). «Cela faisait longtemps que je n’avais pas vu ça, s’est enthousiasmé le Genevois en conférence de presse lundi. Je ne sais pas combien de fois il y a eu des olas dans le stade.» Sans parler de l’animation dans les rues de la capitale, avec une marche regroupant près de 14’000 fans suisses et islandais.
Après avoir pu partager leur joie dans le stade avec leurs proches, les protégées de Pia Sundhage ont beaucoup fêté dans les vestiaires. Mais cela ne s’est pas prolongé. «Très vite, dans le trajet du retour, l’ambiance est redescendue. Les filles savent qu’il y a un objectif à atteindre», explique l’ancien défenseur d‘Arsenal.
Pour se qualifier pour les quarts de finale, il faudra encore confirmer contre la Finlande, en y mettant autant de cœur et en faisant preuve du même esprit de corps. «Je trouve que leur détermination est incroyable», souligne le Genevois. Jeudi, à la Praille, un point suffira au bonheur des Suissesses.
«Un travail collectif»
Depuis le début du rassemblement, les joueuses ne tarissent pas d'éloge sur Johan Djourou et sur ce qu’il apporte au groupe. Mais l’ancien international ne veut pas tirer la couverture à soi. «De mon côté, j’essaie, sur le terrain, de mettre les joueuses en confiance et de les valoriser. Mais c’est tout le staff qui œuvre tous les jours pour qu’elles soient au mieux. C’est un travail collectif.»
Et toute l’équipe tire à la même corde, titulaires comme remplaçantes. Même s’il y a eu des moments compliqués, notamment avec la relégation en deuxième division de la Ligue des nations, «le groupe est toujours resté soudé».
Cela fait maintenant un peu plus de douze mois que le Genevois a intégré le staff de l’équipe dirigée par Pia Sundhage. «Le bilan d’un point de vue personnel? Il est très positif. Je suis très content et j’ai beaucoup appris. Notamment sur la manière dont les femmes se comportaient. Comment elles jouaient, avec l’envie de toujours être les meilleures, donc d’être aussi parfois frustrées avec ça. Il faut aussi trouver le moment opportun pour leur parler.»
Le successeur de Pia Sundhage?
Johan Djourou est également frappé par l'esprit d'équipe qui anime la sélection nationale. Les liens qui unissent les joueuses sont forts et il en est témoin au quotidien. Elles sont aussi très démonstratives. «On se serre souvent dans les bras, chose qui ne se passe pas chez les hommes», donne comme exemple l’homme aux 76 capes avec la Nati, qui dit s’être fondu dans la masse depuis son entrée en fonction, le 1er juillet 2024.
Après le départ d'Inka Grings, Johan Djourou avait envoyé son CV à l’ASF avec l’objectif de devenir sélectionneur. L’expérimentée Pia Sundhage lui avait été préférée. Se verrait-il reprendre le flambeau si la place se libère? «Aujourd’hui, le plus important c’est d'apporter ma pierre à l’édifice. J’amène tout mon vécu, je discute avec Pia Sundhage, Lilie Persson et Anders Johansson (ndlr: les deux assistants) des questions tactiques. Je m’entraîne aussi, parfois, avec les filles pour amener un peu d’énergie. Pour le moment, l’idée c’est d’accompagner l’équipe. Ensuite? Il faudra voir, une fois que j’aurais passé mes diplômes d’entraîneur, quelles opportunités s'offriront à moi.» Mais d’abord, place au match décisif contre la Finlande.