La chronique de Thaïs Hurni
Physiquement, les filles sont au top!

Dans sa chronique suivant la victoire contre l'Islande (2-0), Thaïs Hurni insiste sur un point en particulier: l'excellente forme physique des joueuses de la Nati. Et rend hommage à la progression d'Iman Beney, laquelle a encore une marge vers le haut, selon elle.
Publié: 07.07.2025 à 21:15 heures
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Dernière mise à jour: 07.07.2025 à 21:27 heures
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Quel caractère chez les Suissesses dimanche soir!
Photo: IMAGO/Sports Press Photo
Thaïs Hurni

J'étais au match dimanche soir à Berne, bien placée, tout près du terrain, et je peux vous dire une chose qui m'a marquée: les filles sont prêtes physiquement. Et très largement! J'aimerais commencer par insister sur ce point précis, parce que c'était une critique récurrente avant le début du tournoi. Et une crainte aussi. Les Suissesses allaient-elles pouvoir enchaîner des matches tous les trois jours avec l'intensité nécessaire? Depuis dimanche, on peut être sûres que ce sera le cas.

Physiquement, les filles sont au top!

A la 85e encore, on a vu des sprints sur toute la longueur du terrain en contre-attaque! C'est un signe qui ne trompe pas, tout comme le fait de voir Gery Reuteler et Smilla Vallotto, nos deux milieux de terrain, attaquer la profondeur et, si elles n'étaient pas servies et que le ballon était récupéré par l'Islande, repartir en sprint dans le sens inverse! C'est un fait: les filles ont très bien travaillé durant les stages de préparation et elles sont bien dans leur corps, dynamiques. Et c'est justement parce qu'elles sont à l'aise physiquement qu'elles peuvent jouer au ballon. Et ça, ça change tout! 

Le deuxième point sur lequel j'aimerais revenir, c'est le plan de jeu de Pia Sundhage. Tout le monde était prévenu: les Islandaises jouent dur, elles sont costauds. Mais vous avez vu la réponse? Après quelques minutes d'adaptation en début de match, ce sont nous, les Suissesses qui avons gagné les duels. Les Islandaises se sont retrouvées par terre en train de râler. Là aussi, un beau signal.

Enfin, si tout n'a pas été parfait sur le plan du jeu, je ne vais pas dire le contraire, je suis heureuse de voir que le staff m'a écouté. Je rigole bien sûr, mais dans ma dernière chronique, j'espérais que le jeu penche plus du côté d'Iman Beney, à droite. On ne l'avait pas assez utilisée contre la Norvège et, ce dimanche, c'était tout le contraire: on n'a vu qu'Imi. Elle a montré à son ailière qu'elle était là pour gagner et elle a assuré défensivement. Et offensivement, Imi, c'est la classe. Mais comme je suis exigeante avec elle, je vais dire que je ne suis pas encore satisfaite.

Iman peut encore progresser

Je la connais bien, je me suis entraînée avec elle toute cette saison à YB et je peux vous dire qu'elle peut faire encore mieux. La clé, c'est qu'elle joue de manière encore plus libérée, qu'elle ose encore plus. Alors oui, Iman, d'accord, ce n'est pas la même compétition, pas le même niveau, pas la même pression. Mais lâche-toi encore plus, joue comme tu sais le faire! Si elle se lâche et qu'elle y va à fond, croyez-moi, elle va faire encore plus de dégâts. Il ne faut pas oublier que c'est une gamine, elle n'a pas encore 19 ans... Si elle conserve son insouciance et gagne en constance, la Suisse tient une top joueuse pour les années à venir.

Le changement tactique de la 56e était bien vu par Pia Sundhage. Iman, justement, a pu jouer un cran plus haut et amener encore plus danger. Le passage en 4-4-2 a changé la donne et il faut féliciter Pia, mais aussi les filles. Elles arrivent passer d'un système à l'autre, y compris dans le même match, et elles ont su faire preuve de calme et de patience pour faire sauter le verrou islandais. Et il faut le dire aussi: les entrantes ont fait du bien, que ce soit Alayah Pilgrim ou Leila Wandeler. On peut dire que c'est leur boulot, mais ce n'est pas toujours facile d'entrer en jeu et elles ont été décisives.

Ce mardi, je suis allée voir jouer l'Espagne à Thoune. Notre adversaire en quarts? Si oui, alors disons que j'y suis allée en mode supervision. A très vite! 

Ancienne internationale suisse, Thaïs Hurni interviendra tout au long de la compétition pour Blick  

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